SOS Médias Burundi

Nakivale , 26 août 2025- La justice populaire refait surface au camp de réfugiés de Nakivale, dans le sud-ouest de l’Ouganda. Un réfugié burundais, connu sous le nom de Bukuru, est décédé ce dimanche après avoir été grièvement agressé par l’un de ses compatriotes, une semaine plus tôt.

Selon des témoignages recueillis sur place, le drame s’est produit la semaine dernière au village de Kashojwa B. Bukuru, motard résidant à New Hope, aurait failli percuter l’enfant de son voisin. Furieux, le père de l’enfant l’aurait attaqué violemment.

« Il l’a frappé plusieurs fois avec des gourdins et des bâtons munis de clous au niveau du crâne. Il a fallu l’intervention d’autres réfugiés pour le secourir », rapporte un témoin. Transporté à l’hôpital, Bukuru est resté une semaine dans un état critique avant de succomber à ses blessures ce dimanche.

À la suite de l’agression, des collègues de la victime ont tenté de s’en prendre au suspect, provoquant des tensions dans le camp. La police ougandaise est intervenue pour calmer la situation et a placé l’agresseur en détention à la prison centrale de Kabingo, non loin du camp.

« L’homme a d’abord été emprisonné pour sa propre protection et afin de permettre le déroulement de l’enquête », précise une source policière.

Les autorités policières et administratives du camp mettent en garde contre la justice populaire, craignant une escalade des violences. Elles appellent les réfugiés à signaler les crimes et à faire confiance aux forces de l’ordre.

Pour plusieurs habitants, la mort de Bukuru est une injustice : « Il aurait dû être félicité plutôt que tué, car il a évité de blesser l’enfant qui, d’ailleurs, n’a pas été touché », témoigne un résident. Certains qualifient l’acte d’« exécution extrajudiciaire » et réclament « une peine capitale similaire à celle infligée à Bukuru ».

Le camp de Nakivale accueille plus de 150.000 réfugiés, dont près de 33.000 Burundais.

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Photo : une partie du camp de Nakivale en Ouganda, où un motard burundais a été tué par son compatriote © SOS Médias Burundi