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Ruyigi : inquiétude après la mort d’un ancien administrateur et la disparition d’une commerçante

SOS Médias Burundi

Ruyigi, 23 août 2025 – La commune et chef-lieu de Ruyigi, dans la province de Buhumuza (est du Burundi), est plongée dans un climat d’inquiétude après deux événements mystérieux survenus en moins de deux semaines : la mort suspecte d’un ancien administrateur communal et la disparition d’une commerçante connue localement.

Le 10 août, le corps sans vie de Joseph Ndimunkwenge, nonagénaire et ancien administrateur communal, a été retrouvé dans sa maison du quartier Sanzu II. La porte, verrouillée de l’intérieur, a dû être défoncée pour accéder à la dépouille.

Selon ses proches, ses domestiques avaient quitté précipitamment leur emploi la veille, affirmant ne plus vouloir travailler pour lui. La famille avait réclamé une autopsie et une enquête approfondie, mais aucune conclusion officielle n’a été communiquée. L’inhumation, survenue le 18 août, s’est déroulée dans un climat qualifié de « silencieux et troublant » par des habitants.

Une disparition qui ravive les craintes

Dans la nuit du 21 au 22 août, N.J., surnommée “Maman Sarah”, une commerçante d’une quarantaine d’années active au marché central de Ruyigi, a disparu mystérieusement dans le même quartier. Pour préserver sa sécurité, ses proches préfèrent ne pas divulguer son identité complète.

Malgré les recherches menées par sa famille et les autorités locales, aucune piste n’a encore abouti. Cette disparition renforce les craintes dans la population, déjà marquée par le décès suspect de Joseph Ndimunkwenge.

Une population inquiète, des enquêtes au point mort

« Nous voulons connaître la vérité, nous avons besoin de sécurité », témoigne un habitant de Sanzu II.

Certains craignent que ces affaires ne soient classées sans suite, comme ce fut le cas dans des communes voisines, notamment à Cankuzo en juillet dernier.

La police provinciale de Buhumuza assure que des investigations sont en cours mais reconnaît manquer de « pistes solides ». Elle appelle la population à collaborer en transmettant toute information utile.

Confiance fragilisée et soupçons de laisser-faire

Ces deux incidents rapprochés fragilisent la confiance de la population envers les institutions de sécurité. Des observateurs locaux estiment qu’un retard prolongé dans les enquêtes pourrait nourrir un sentiment d’abandon.

Certains habitants accusent même des responsables du commissariat de Ruyigi d’être « démotivés » et moins rigoureux dans leur travail, préoccupés par leurs futures affectations après les récentes réorganisations administratives et professionnelles.

En attendant des éclaircissements, la ville de Ruyigi reste plongée dans l’incertitude, oscillant entre peur d’un nouvel incident et attente d’une réponse claire des autorités.

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Photo : Le chef-lieu de Ruyigi, dans la province de Buhumuza à l’est du Burundi, où la mort suspecte d’un ancien administrateur communal et la disparition d’une commerçante traumatisent les résidents. © SOS Médias Burundi