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Burunga : perquisition au domicile du colonel de police Moïse Arakaza alias Nyeganyega

le commissaire de Police Moïse Arakaza alias Nyeganyega

SOS Médias Burundi

Burunga, 18 août 2025 – Un nouvel épisode s’ajoute à l’affaire du colonel de police Moïse Arakaza, surnommé Nyeganyega, poursuivi pour atteinte à l’économie nationale et tentative d’assassinat. Ce dimanche 17 août, son domicile de la colline Muyange, commune Nyanza, en province de Burunga (sud du pays), a fait l’objet d’une vaste perquisition policière.

Selon des témoins, la maison a été assiégée dès trois heures du matin par des policiers venus du commissariat provincial basé à Makamba, épaulés par ceux du commissariat communal de Nyanza. L’opération, menée sous haute surveillance, a abouti à la saisie de plusieurs tenues policières et d’autres objets dont la nature n’a pas été précisée officiellement. Dans le même temps, les domiciles de trois conducteurs de moto voisins du colonel ont également été fouillés.

Retour sur son arrestation et ses complices

Le 13 août, deux chauffeurs – Asmani Tuyihimbaze, de Muyange (commune Nyanza), et Paul Ndagijimana, de Kabarore (province de Butanyerera, au nord) – avaient été arrêtés à Rumonge (même province de Burunga) avec 500 litres de carburant de contrebande dissimulés dans un véhicule aménagé en citerne. Selon leurs aveux, ils travaillaient pour le colonel Arakaza.

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Jugés en flagrance dès le lendemain, ils ont écopé d’un an de prison ferme, d’une amende d’un million de francs burundais et du paiement d’une indemnité de 500 000 francs à l’État. Le véhicule a été confisqué, et les 500 litres de carburant saisis seront vendus aux enchères au profit du Trésor public. Les deux condamnés ont été transférés à la prison de Murembwe, située à Rumonge.

Le 14 août, le colonel Arakaza lui-même a été arrêté dans la capitale économique Bujumbura et placé en détention dans les cachots de la police judiciaire à son siège. Avant son interpellation, il aurait menacé des agents avec son arme. Il est poursuivi pour atteinte à l’économie nationale, abandon de poste et tentative d’assassinat.

Des zones d’ombre

Cette affaire continue de susciter de nombreuses interrogations. Des observateurs s’étonnent de la clémence relative des peines prononcées, rappelant que certains contrebandiers arrêtés avec un seul bidon d’essence ont reçu des condamnations plus lourdes. D’autres soulignent que le colonel Arakaza et ses présumés complices devraient être jugés dans un même dossier afin de clarifier les responsabilités.

Par ailleurs, l’officier de la PNB (Police nationale du Burundi) est cité dans des actes de violations des droits humains dans plusieurs régions du pays où il a servi comme commissaire communal, aussi bien dans le nord, le sud que l’ouest. Certaines sources rapportent aussi des pressions internes au sein de la hiérarchie policière pour obtenir sa libération, ce qui pourrait compromettre l’enquête.

Pour l’heure, la police nationale n’a fourni aucune communication officielle.

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Photo : le colonel Moïse Arakaza, arrêté pour trafic de carburant, voit son domicile perquisitionné. (DR)