SOS Médias Burundi

Bubanza, 18 août 2025 – Dans plusieurs centres urbains du Burundi, les enfants livrés à eux-mêmes sont de plus en plus visibles. Abandonnés, orphelins ou fuyant la misère familiale, ils dorment à la belle étoile, mendient pour survivre et inquiètent les communautés locales. La situation est particulièrement préoccupante à Bubanza, en province de Bujumbura (ouest du pays).

Chaque soir, sous les vérandas des boutiques du centre commercial de Bubanza, une quarantaine d’enfants – voire plus, leur nombre exact restant difficile à déterminer – s’installent sur des cartons pour passer la nuit. Sans couverture, exposés au froid et à l’insécurité, ces jeunes vivent en marge de la société et survivent tant bien que mal dans des conditions extrêmement précaires.

Le jour, ils sillonnent restaurants et écoles à régime d’internat pour demander de quoi manger. D’autres collectent des objets métalliques ou des bouteilles plastiques qu’ils revendent. Certains vont jusqu’à voler des volailles ou du petit bétail, qu’ils consomment ou écoulent au marché local. Leur présence, de plus en plus visible, inquiète. « Chaque mois, leur nombre augmente. C’est devenu une véritable menace sécuritaire », confie un commerçant du centre.

La plupart de ces enfants sont orphelins ou ont fui leurs familles, écrasées par la pauvreté. En grandissant, certains développent des comportements jugés asociaux, ce qui accentue la méfiance d’une partie de la population.

Pourtant, malgré l’ampleur du phénomène, les services communaux et sociaux – notamment la direction provinciale du développement familial et communautaire – peinent à agir. Quelques habitants de bonne volonté tentent d’aider ces enfants à renouer avec leurs familles, mais ces efforts se heurtent à un retour rapide dans la rue.

Face à cette crise silencieuse, de plus en plus d’habitants estiment qu’une réponse sociale durable s’impose. Pour eux, il y a urgence à redonner à ces enfants une vie digne, loin des cartons et des vérandas de fortune, avant que la situation ne devienne incontrôlable.

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Photo : en août 2025, des enfants dorment sur les trottoirs du chef-lieu de Bubanza. © SOS Médias Burundi