Mahama (Rwanda) : pénurie d’eau potable met les réfugiés en danger
SOS Médias Burundi
Mahama, 14 août 2025- Le camp de réfugiés de Mahama, à l’Est du Rwanda, fait face à une pénurie d’eau potable depuis mi-juillet 2025, suscitant inquiétude et colère parmi ses habitants. Plusieurs robinets sont à sec, obligeant des centaines de familles à attendre des heures pour obtenir quelques litres d’eau.
Les réfugiés dénoncent des journées entières passées sans eau, une situation qui affecte gravement leur vie quotidienne. « Je viens de passer toute une journée sur le robinet du village 8. Je n’ai même pas eu un litre d’eau potable alors que j’ai de petits enfants et une femme allaitante. Cela veut dire que la cuisine ne va pas se faire, sans parler d’hygiène vestimentaire et corporelle », déplore un père de famille.
La rareté de l’eau a des conséquences immédiates sur la vie quotidienne et la sécurité. Selon des réfugiés, banditisme, vagabondage sexuel, absence des enfants à l’école et risques sanitaires liés à l’hygiène se multiplient.
La société privée Ayateke Star Company, partenaire du HCR responsable de la gestion de l’eau au camp, explique que cette pénurie est liée à la saison sèche, qui a fait chuter le niveau de la rivière Akagera, principale source d’eau.
Cependant, certains responsables communautaires estiment que la surpopulation du camp, qui abrite plus de 76.000 réfugiés burundais et congolais, aggrave la situation. « Plusieurs maisons ont été construites dans les villages 18, 17, 8, 7 et 6. De nouvelles consommations se sont ajoutées. Nous recommandons au HCR d’augmenter le nombre de robinets », soulignent-ils.
Les réfugiés contestent également la version de la compagnie, en comparant la situation avec les communautés d’accueil voisines, qui continuent à recevoir de l’eau potable malgré l’usage de la même source. Certains habitants du camp tentent même de puiser de l’eau directement dans la rivière Akagera, au risque d’être attaqués par des hippopotames.
Les occupants du camp demandent au HCR de faire pression sur son partenaire pour honorer l’engagement de fournir au moins 18 litres d’eau par réfugié et par jour.
Pour sa part, Ayateke Star Company a mis en place un calendrier de distribution par village et laisse le choix aux réfugiés de se rendre « là où l’eau coule », une solution jugée insuffisante et inefficace par les bénéficiaires.
Les habitants du camp de Mahama appellent donc à une intervention urgente afin de garantir un accès régulier à cette denrée vitale, indispensable à la survie et à la santé des populations réfugiées.
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Photo : Un point de distribution d’eau potable asséché au camp de Mahama, au Rwanda © SOS Médias Burundi
