SOS Médias Burundi

Bujumbura, 12 août 2025- Huit mois après leur départ pour combattre aux côtés des FARDC contre le M23 en République démocratique du Congo, plusieurs jeunes Imbonerakure disent n’avoir reçu ni la prime ni l’assistance promises. Ces retours amers inquiètent les communautés locales.

Ces membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir CNDD-FDD affirment avoir été recrutés par l’armée burundaise avec la promesse de 500 dollars américains chacun et d’une prise en charge alimentaire.

« Nous étions censés recevoir cette somme et être nourris sur place, mais tout est tombé à l’eau », témoigne un jeune rencontré dans la zone de Buganda.

Avant leur départ, ces recrues auraient suivi une formation militaire expresse de trois jours dans un camp forestier et sur des terrains de sport. Les familles avaient reçu la garantie d’une indemnité en cas de décès. Pourtant, selon plusieurs témoignages, aucun soutien n’a été apporté aux proches des combattants tombés, parfois même privés de deuil.

Un engagement contesté mais documenté

Depuis plus de cinq ans, des Imbonerakure accompagnent les militaires burundais en RDC, d’abord pour traquer deux groupes armés d’origine burundaise dans le Sud-Kivu, puis, depuis 2023, pour combattre aux côtés des FARDC et des milices Wazalendo contre le M23. Ce mouvement rebelle tutsi a repris les armes fin 2021, accusant Kinshasa de ne pas respecter les accords de réinsertion.

Si Gitega reconnaît la présence de la Force de défense nationale du Burundi (FDNB) en RDC, elle nie tout déploiement d’Imbonerakure. Pourtant, SOS Médias Burundi a documenté plusieurs cas de jeunes tués sur le front congolais, dont les familles n’ont jamais reçu d’indemnités.

Crainte d’une insécurité accrue

Sans ressources, ces anciens combattants rentrent dans des zones déjà touchées par la pauvreté et le chômage, alimentant la peur d’une recrudescence des vols et agressions.

Interrogé, un haut gradé basé dans la zone où les Imbonerakure se rassemblent avant leur déploiement affirme « n’être au courant de rien » quant à leur présence en RDC. Il prévient toutefois :

« Quiconque commettra un crime sera puni conformément à la loi ».

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Photo : Des Imbonerakure en parade militaire en marge de la célébration de la 8ᵉ édition de la journée qui leur est dédiée, le 31 août 2024 à Bujumbura. © SOS Médias Burundi