SOS Médias Burundi

Gitega, 12 août 2025 – Depuis la semaine dernière, la ville de Gitega, capitale politique de la petite nation de l’Afrique de l’Est, est plongée dans le noir. Des coupures d’électricité répétées paralysent ses activités quotidiennes, aggravées par une crise du carburant qui dure depuis 56 mois et empêche le fonctionnement des groupes électrogènes, faute de financement pour le carburant indispensable. Cette situation cause de graves difficultés économiques et sociales pour les habitants.

Depuis plusieurs jours, les habitants de Gitega subissent des coupures répétées d’électricité qui entraînent de lourdes conséquences économiques et sociales. Commerçants, artisans et familles sont tous touchés.

Pour certains, la perte est immédiate et chiffrable.

« Depuis vendredi dernier, je suis obligé de jeter au moins 50 litres de lait par jour, soit une perte de 150 000 francs burundais. Je ne peux plus satisfaire mes clients du soir et crains de perdre leur confiance », déplore un vendeur de lait de la 2ᵉ avenue, quartier Nyamugari, qui préfère garder l’anonymat.

Les artisans souffrent également.

« Quand les clients viennent en journée, il n’y a pas d’électricité. Ces derniers jours, j’ai même eu du mal à soigner mon fils malade faute de revenus. J’ai dû emprunter pour m’en sortir », confie un soudeur de la 3ᵉ avenue dans le même quartier.

Dans le secteur des services, la situation est tout aussi critique.

« Si cela continue, je ne pourrai pas acheter les fournitures scolaires pour mes quatre enfants. Mon patron n’a pas les moyens d’acheter un groupe électrogène et même s’il le pouvait, où trouverait-il le carburant ? », témoigne un coiffeur du centre-ville.

La coupure d’électricité affecte aussi l’approvisionnement en eau potable. La station de pompage de Nyanzari, qui alimente la ville, est à l’arrêt, privant plusieurs quartiers d’eau et faisant craindre une montée des maladies liées à l’hygiène.

Face à cette crise, les habitants de Gitega qui se sont confiés à SOS Médias Burundi disent craindre une aggravation si rien n’est fait.

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Photo : Une vue panoramique de la ville de Gitega, capitale politique du Burundi, où la population subit actuellement de fréquentes coupures d’électricité. © SOS Médias Burundi