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Vacance administrative : des citoyens privés de papiers officiels en attendant les nouveaux administrateurs

SOS Médias Burundi

Bujumbura, 4 août 2025- Alors que les administrations communales poursuivent leurs activités de routine, l’absence prolongée des administrateurs élus, toujours non investis faute de décret présidentiel, plonge les citoyens dans une impasse. Sans carte d’identité ni certificat foncier, nombre d’entre eux voient leurs droits gelés et leur quotidien bouleversé.

Les guichets restent ouverts, les agents présents, les citoyens accueillis. Mais derrière cette apparente normalité, un blocage de fond paralyse l’accès à certains documents essentiels. En cause : l’absence des administrateurs communaux, fraîchement élus mais toujours pas entrés en fonction. Leur nomination officielle, conditionnée par un décret présidentiel qui tarde à être publié, laisse un vide aux lourdes conséquences.

Sans la signature de ces responsables, impossible pour les citoyens d’obtenir des pièces majeures telles que la carte nationale d’identité ou le certificat foncier. Un simple tampon manquant, et c’est toute une vie administrative qui s’enraye.

Dans plusieurs communes, les témoignages se multiplient. « Nous avons un problème majeur pour obtenir une carte d’identité afin d’accéder aux soins, mais on nous exige ce document », raconte une mère impuissante, dans une commune de la périphérie.

Les conséquences sont parfois dramatiques. Des femmes enceintes, sans carte d’identité, se heurtent à des refus d’admission dans certaines structures sanitaires, où elles sont parfois confondues avec des étrangères. Les démarches pour déclarer les naissances s’avèrent tout aussi compliquées pour des parents eux-mêmes dépourvus de documents valides.

Ce vide administratif affecte également les transactions foncières et les démarches de succession. Les citoyens se retrouvent dans l’impossibilité de régulariser leur situation ou de faire valoir leurs droits de propriété.

« Il est urgent que les administrateurs prennent leurs fonctions. Cette situation paralyse tout un pan de la vie des citoyens », alerte un agent communal, sous couvert d’anonymat.

À l’origine de cette paralysie : l’attente d’un décret présidentiel indispensable à la prise de fonction des administrateurs élus lors des dernières élections locales. Tant que ce texte n’est pas signé, les élus restent sans pouvoir effectif, et les citoyens sans issue.

Les appels à la résolution rapide de cette situation se font de plus en plus pressants. Car derrière cet imbroglio administratif, ce sont des droits fondamentaux — identité, santé, propriété — qui sont mis en suspens. Et une population qui, chaque jour, attend dans l’incertitude.

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Photo : Un bureau communal dans le nord-ouest du Burundi, paralysé par l’absence de l’administrateur, incapable de délivrer les documents officiels aux citoyens © SOS Médias Burundi