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Ndora : Les éleveurs dénoncent une fiscalité étouffante sur le bétail

SOS Médias Burundi

Ndora, 3 août 2025- Les marchands de bétail du marché de Ndora, dans la commune Bukinanyana, province de Bujumbura (ouest), tirent la sonnette d’alarme face à l’augmentation soudaine des taxes communales. La nouvelle tarification, en vigueur depuis peu, compromet la rentabilité de leurs activités. Si l’administration locale défend une mesure destinée à renforcer les recettes, plusieurs éleveurs dénoncent des détournements orchestrés par des percepteurs peu scrupuleux.

Le marché à bétail de Ndora, autrefois dynamique, traverse aujourd’hui une zone de turbulence. En cause : la hausse spectaculaire des taxes imposées par la commune de Bukinanyana. Désormais, la taxe pour chaque bovin vendu est passée de 5 000 à 25 000 francs burundais, tandis que celle sur les ovins et caprins est passée de 3 000 à 10 000 francs.

« Avec ces nouvelles taxes, nous travaillons à perte. Il devient presque impossible de dégager un bénéfice. Nous demandons aux autorités de réviser cette loi », confie un éleveur rencontré sur le marché.

L’administration défend sa réforme

De son côté, l’administration communale justifie cette réforme fiscale par la nécessité d’accroître les recettes locales afin de financer des projets de développement. « Les entrées dans la caisse communale ont doublé depuis l’application de ces mesures », affirme un agent chargé du recouvrement, qui appelle les contribuables à s’acquitter de leurs obligations pour le bien collectif.

Corruption et détournements pointés du doigt

Cependant, derrière cette hausse officielle, les commerçants évoquent de graves dysfonctionnements. « Il y a du vol. Certains percepteurs profitent de l’occasion pour détourner l’argent au lieu de le remettre au trésor communal », dénonce un vendeur, visiblement excédé.

Les contribuables exigent l’ouverture d’enquêtes et des sanctions contre les auteurs de ces irrégularités. Ils appellent à une gestion transparente des ressources communales et à un compromis qui permette de financer les projets publics sans asphyxier les petits commerçants ruraux.

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Photo : Une partie du marché de Ndora, l’un des marchés à bétail les plus connus du Burundi, en juillet 2025. © SOS Médias Burundi