Dzaleka (Malawi) : une dizaine de réfugiés assassinés en deux mois
SOS Médias Burundi,
Dzaleka, 29 juillet 2025- Le camp de Dzaleka, situé à une quarantaine de kilomètres de Lilongwe, la capitale du Malawi, traverse une période de forte insécurité. Selon un bilan de la police et de l’administration du camp, 16 réfugiés ont été assassinés depuis mai dernier.
Les victimes – six Burundais, neuf Congolais et un Rwandais – sont majoritairement des commerçants et des conducteurs de moto. Leurs corps ont été retrouvés jetés dans le camp ou à ses alentours. Quatre enlèvements non élucidés s’ajoutent à ce lourd bilan.
« Comment des criminels armés pénètrent-ils dans un camp censé être protégé par la police pour tuer et enlever des réfugiés ? », s’interrogent plusieurs habitants, qui soupçonnent une complicité au sein même des forces de l’ordre.
Réunion d’urgence et mesures renforcées
Face à la recrudescence des violences, une réunion quadripartite réunissant administration, réfugiés, HCR et police s’est tenue jeudi dernier. Plusieurs mesures ont été annoncées :
reprise des rondes nocturnes,
rétablissement des gardiens civils dont les salaires étaient impayés,
instauration d’un couvre-feu à partir de 20 heures,
interdiction pour les motards de circuler la nuit.
La police appelle également les réfugiés à plus de vigilance et à signaler rapidement tout incident suspect.
Tensions croissantes avec les communautés locales
Au-delà de la criminalité, les réfugiés dénoncent une cohabitation de plus en plus difficile avec la population hôte. Des habitants reprocheraient aux réfugiés de bénéficier d’une aide internationale jugée inéquitable et de convoiter les terres locales.
Ces tensions intercommunautaires, combinées à l’insécurité persistante, alimentent un climat de peur dans ce camp qui abrite aujourd’hui plus de 50 000 réfugiés et demandeurs d’asile, principalement originaires de la République démocratique du Congo, du Burundi, du Rwanda et d’Éthiopie.
Les réfugiés espèrent que les mesures annoncées permettront un retour à la sécurité, condition indispensable à leur survie dans ce camp déjà fragilisé.
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Photo : des agents de la police malawite lors d’une opération de rafle visant des réfugiés originaires de la région des Grands Lacs d’Afrique © SOS Médias Burundi
