Mahama (Rwanda) : Un nouveau-né retrouvé abandonné dans la savane, une adolescente burundaise arrêtée

SOS Médias Burundi
Mahama, 25 juillet 2025 – Un nourrisson tout juste né a été découvert abandonné à l’aube de ce vendredi 25 juillet dans une zone isolée du camp de réfugiés de Mahama, à l’est du Rwanda. C’est le deuxième cas similaire signalé en moins de deux semaines, suscitant l’inquiétude parmi les résidents du camp.
Vers 5 heures du matin, des réfugiés se rendant à l’extérieur du camp à la recherche de travail ont entendu les pleurs d’un bébé provenant d’un terrain sablonneux connu sous le nom de « Ku Musenyi », à l’extrémité du village 9. Le nouveau-né était emballé dans un sac de riz de 25 kg.
Alertés, les témoins ont rapidement contacté les autorités locales et les forces de l’ordre. Le bébé a d’abord été conduit au centre de santé de Mahama I, avant d’être transféré à l’hôpital de référence du district de Kirehe pour une prise en charge médicale plus poussée.
« L’enfant venait manifestement de naître. Il saignait encore et n’avait même pas été essuyé. On voyait bien qu’aucun soin ne lui avait été prodigué », ont déclaré des réfugiés présents sur les lieux. Selon les sources médicales, l’enfant, un garçon, est désormais hors de danger : « Il respire normalement et sa santé est stable. Il va s’en sortir. »
Une adolescente burundaise interpellée
La police a lancé immédiatement une enquête, accompagnée d’un contrôle systématique dans tous les villages du camp afin d’identifier les femmes ou jeunes filles récemment enceintes. Dans la soirée, la mère présumée du bébé a été retrouvée. Il s’agit d’une jeune fille burundaise de 16 ans, originaire de la commune de Busoni, dans la province de Kirundo (secteur Nyarunazi). Résidente du village 9, zone Mahama I, communauté 50 (porte 7A), elle a été placée en garde à vue par la police d’investigation du camp.
Les autorités ont promis que justice sera rendue. « La mère sera arrêtée et punie conformément à la loi », a déclaré la police rwandaise.
Un précédent encore récent
Ce drame survient alors qu’un autre cas d’infanticide avait déjà été signalé moins de deux semaines plus tôt. Une réfugiée congolaise du village 15 avait alors jeté son bébé dans une latrine. Elle avait, elle aussi, été appréhendée par la police.
Ces événements secouent la communauté du camp, où plusieurs résidents pointent du doigt les conditions de vie précaires comme facteur aggravant de tels drames. Face à cette situation, la police promet des mesures sévères pour dissuader tout acte similaire, tandis que les leaders communautaires plaident pour un renforcement des campagnes de sensibilisation à la santé reproductive et au soutien psychologique.
Le camp de Mahama accueille actuellement plus de 75 000 réfugiés, majoritairement d’origine burundaise.
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Photo : Pancarte indiquant l’entrée du camp de réfugiés de Mahama, au Rwanda. © SOS Médias Burundi