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Kinama : le prix du charbon s’envole, les réfugiés étouffent

SOS Médias Burundi

Buhumuza, 22 juillet 2025 –Au camp de réfugiés de Kinama, dans la province de Buhumuza, dans l’est du Burundi, le charbon de bois, essentiel à la cuisson des repas, devient de plus en plus inaccessible. En l’espace de quelques mois, le prix d’un sac a plus que doublé, passant de 15 000 francs burundais à 40 000, voire jusqu’à 50 000 francs selon les vendeurs.

Malgré les efforts du HCR, qui distribue chaque mois 10 kg de briquettes par personne, cette quantité est insuffisante pour couvrir les besoins d’un ménage sur toute la période.

« Les briquettes, on les reçoit une fois par mois, mais ça ne dure que quelques jours. Après, on est obligés d’acheter du charbon. Mais on n’a plus les moyens », témoigne Antoinette, réfugiée congolaise présente au camp depuis 20 ans.

La majorité des familles consomment environ un sac de charbon par mois. À 40 000 francs burundais, cette dépense devient insoutenable dans un contexte de revenus quasi inexistants.

Interrogés, les vendeurs attribuent cette flambée des prix à des causes structurelles.

« Le problème vient d’en haut. Le prix des arbres a augmenté. On doit aller plus loin pour en couper, payer des taxes, le transport coûte plus cher, et tout est cher sur les marchés locaux. Même nous, on en souffre », explique Salvator, commerçant de charbon à Kinama.

Avec la pression sur les ressources forestières et la hausse du carburant, maintenir les anciens prix est devenu impossible. Certaines familles, faute de charbon, se tournent vers la collecte de bois dans les parcelles des Burundais ou utilisent des matériaux non adaptés.

Alors que les réfugiés peinent à cuisiner un repas par jour, la hausse des prix combinée à la réduction des aides humanitaires menace leur santé, leur nutrition et leur dignité.

Le camp de Kinama abrite environ 8 000 réfugiés congolais.

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Photo : des réfugiés congolais dans une cuisine commune du camp de Kinama. Déjà fragilisés par la réduction des aides humanitaires, beaucoup n’ont plus les moyens d’acheter du charbon pour cuisiner © SOS Médias Burundi