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Tanzanie : montée de la criminalité autour du camp de Nduta, les réfugiés burundais inquiets

Une réfugiée burundaise dans un champ en dehors du camp de Nduta, dans le nord-ouest de la Tanzanie. © SOS Médias Burundi

SOS Médias Burundi

Nduta, 14 juillet 2025 – Une série d’agressions violentes survenues ces derniers jours autour du camp de réfugiés de Nduta, dans le nord-ouest de la Tanzanie, sème l’inquiétude parmi les réfugiés burundais. Trois incidents graves, impliquant des blessés et des vols à main armée, ont été signalés en moins de 48 heures, relançant les appels à un renforcement urgent de la sécurité dans cette zone déjà vulnérable.

Le premier incident s’est produit dans la nuit de samedi à dimanche, à l’intérieur même du camp, dans la zone III, village 2, au numéro de maison 45. Des hommes non identifiés ont violemment attaqué une femme réfugiée qui tient un petit commerce de boissons et de transferts d’argent.

« Les auteurs l’ont grièvement blessée aux bras et l’ont sérieusement battue. Ils ont ensuite emporté une somme d’argent non encore connue, la laissant agonisante », témoignent ses voisins, qui l’ont immédiatement transportée à l’hôpital de Médecins Sans Frontières (MSF). Elle y a été admise pour des soins intensifs.

Le lendemain, dimanche, un second incident a été signalé à Malorerwa, un village tanzanien situé à environ deux kilomètres du camp. Deux véhicules, dont un mini-bus, sont tombés dans une embuscade tendue par des criminels non identifiés.

« Ils ont d’abord barré la route, dépouillé tous les passagers de leurs biens, puis tiré en l’air et lancé des pierres sur les véhicules », racontent des témoins.
« Au moins cinq personnes, dont plusieurs réfugiés, ont été blessées et soignées à l’hôpital du camp de Nduta », ont-ils ajouté.

Malgré la gravité des faits, des réfugiés affirment que la police n’a pas réagi à temps, laissant les agresseurs prendre la fuite. Une situation qui alimente un sentiment d’abandon et d’insécurité croissant dans le camp.

« C’est devenu monnaie courante. La police arrive toujours après les faits », déplore un réfugié sous couvert d’anonymat.
« Nous vivons dans la peur. Nous demandons aux autorités tanzaniennes et aux forces de l’ordre de redoubler d’efforts pour sécuriser le camp et ses environs. »

Le camp de Nduta, situé dans la région de Kigoma, abrite actuellement plus de 58.000 réfugiés burundais, fuyant les crises sociopolitiques de leur pays d’origine. Déjà confrontés à des conditions de vie précaires, ces incidents viennent aggraver leur vulnérabilité.

Jusqu’à présent, les autorités tanzaniennes n’ont pas encore publié de communiqué officiel concernant ces événements. Les réfugiés, quant à eux, espèrent des actions concrètes pour prévenir de nouvelles violences et garantir leur sécurité dans ce camp censé être un lieu de protection.

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Photo : une réfugiée burundaise dans un champ en dehors du camp de Nduta, dans le nord-ouest de la Tanzanie. © SOS Médias Burundi