Gitega : une jeune mère met fin à la vie de son mari pour infidélité

SOS Médias Burundi
Un drame conjugal a secoué la colline Rurengera, en zone Rwisabe de la commune Bugendana, au centre du Burundi. Béatrice Ndayikengurukiye, 33 ans, mère de cinq enfants dont des jumeaux, s’est constituée prisonnière ce lundi 7 juillet au poste de police de Mutaho après avoir reconnu le meurtre de son époux, Fabien Basabose, âgé de 45 ans.
D’après plusieurs témoignages recueillis sur place, les faits se sont déroulés dans la nuit du dimanche 6 juillet. L’épouse aurait frappé son mari à coups de gourdin à l’intérieur de leur domicile. Le chef de colline, Salvator Hatungimana, confirme les faits et évoque un mobile lié à des soupçons répétés d’infidélité : « Le défunt avait plusieurs maîtresses. Béatrice n’en pouvait plus », a-t-il confié.
Après son aveu, l’accusée a passé la nuit en garde à vue dans les cachots de la police de Mutaho, avant d’être transférée ce mardi 8 juillet à la prison centrale de Gitega, la capitale politique du pays.
La communauté de Rurengera, encore sous le choc, demande que l’affaire soit jugée en procédure de flagrance afin que justice soit rendue sans délai et que les responsabilités soient établies de manière claire.
L’administration locale, qui confirme l’incident, condamne cet acte de justice populaire et rappelle que tout différend, aussi grave soit-il, doit être réglé par les voies légales. « Nous demandons à la population de faire confiance à la justice et de ne jamais se rendre justice elle-même », ont déclaré les autorités de la zone.
Elles appellent par ailleurs à la retenue et à la préservation du tissu familial : « Se faire justice soi-même ne résout rien. Cela détruit des familles, des vies », ont-elles insisté.
Une enquête a été ouverte par la police afin de faire toute la lumière sur ce drame.
Fabien Basabose a été inhumé ce lundi, dans une ambiance marquée par une profonde émotion.
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Photo : L’entrée principale de la prison centrale de Gitega, dans la capitale politique du Burundi, où Béatrice Ndayikengurukiye a été transférée en attendant la fin de l’enquête. © SOS Médias Burundi