RDC-Rwanda : un accord de paix historique signé à Washington sous médiation américaine
SOS Médias Burundi
Goma, 28 juin 2025 – La République démocratique du Congo et le Rwanda ont officiellement signé, ce vendredi à Washington, un accord de paix visant à restaurer les relations bilatérales entre les deux pays. Cet engagement, scellé sous la médiation des États-Unis, marque une étape majeure dans les efforts de stabilisation de la région des Grands Lacs.
L’accord intervient alors que le conflit dans l’Est de la RDC s’est intensifié ces dernières années, impliquant des groupes armés dont le M23, une ancienne rébellion tutsie ayant repris les armes fin 2021. Ces rebelles sont désormais affiliés à l’AFC (Alliance Fleuve Congo), un mouvement politico-militaire qui regroupe plusieurs factions opérant dans l’Est du Congo avec l’objectif de restructurer le pouvoir politique et économique dans cette région riche en minerais.
Les autorités congolaises accusent le Rwanda de soutenir ces groupes rebelles, notamment le M23 et l’AFC, et d’avoir déployé des milliers de soldats à leur côté, ce que Kigali nie vigoureusement.
Les grandes lignes de l’accord
L’accord prévoit notamment :
Le respect des frontières et de la souveraineté.
L’interdiction des hostilités.
Le retrait des troupes et la suspension des opérations militaires transfrontalières.
Le désarmement et une possible réintégration des groupes armés.
La mise en place d’un mécanisme conjoint de surveillance sécuritaire.
Le retour des réfugiés et la relance de la coopération économique.
Trump : « La violence et la destruction prennent fin aujourd’hui »
Le président américain Donald Trump a personnellement supervisé la médiation et a accueilli les ministres des Affaires étrangères des deux pays dans le Bureau Ovale.
« Aujourd’hui, la violence et la destruction prennent fin. Toute la région commence un nouveau chapitre d’espoir et d’opportunités, d’harmonie, de prospérité et de paix. Cela faisait longtemps que nous l’attendions. »

Trump a qualifié ce conflit de « l’une des pires guerres que le monde ait jamais connues » et a souligné que les États-Unis resteraient engagés dans le suivi de l’accord.
Rubio : « Un moment historique après 30 ans de guerre »
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio, qui a accompagné le processus, a salué :
« C’est un moment important après 30 ans de guerre. Le président Trump est un président de paix. Il veut réellement la paix. Il la place au-dessus de toute autre priorité. »
Un scepticisme persistant
Olivier Nduhungirehe, ministre rwandais des Affaires étrangères, a salué cet accord et a réaffirmé l’engagement de Kigali à continuer à soutenir le processus de paix parallèle avec l’AFC/M23 en cours à Doha.
Mais plusieurs analystes restent sceptiques. Pour eux, la signature de cet accord ne réglera pas la crise tant que l’AFC/M23 n’y est pas directement impliquée.
« Je suis optimiste, mais des accords de paix sans l’AFC/M23 ne pourront jamais résoudre les conflits persistants à l’Est de la RDC », a souligné Félicien Tumsifu, analyste politique basé à Goma.

Les responsables de l’AFC/M23 ont réagi, estimant : « Ce sont des accords entre deux pays, pas entre la RDC et l’AFC/M23. »
Une crise devenue régionale
Depuis plusieurs années, le Rwanda accuse Kinshasa de soutenir les miliciens hutus des FDLR, auteurs du génocide de 1994 au Rwanda. Le président congolais Félix Tshisekedi a toujours minimisé cette menace, parlant de « force résiduelle réduite au banditisme ».
Le Burundi a également été entraîné dans le conflit et a déployé environ 10.000 soldats en soutien aux FARDC et aux milices Wazalendo.
Malgré la signature de cet accord, la paix dans l’Est du Congo reste incertaine.
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Photo : au milieu, le secrétaire d’État américain Marco Rubio, entouré par les ministres Kayikwamba et Nduhungirehe. (Crédit photo : compte X de Marco Rubio)
