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Bujumbura : derrière les murs de Mpimba, un élan de solidarité pour Sandra Muhoza

Sandra Muhoza, la journaliste burundaise détenue à la prison centrale de la ville commerciale Bujumbura pour atteinte à l’intégrité nationale. (DR)

SOS Médias Burundi

Dans un geste rare, un groupe de journalistes a rendu visite à Sandra Muhoza, emprisonnée à Mpimba. Entre soutien moral et aide concrète, l’élan de solidarité brise le silence et témoigne d’une profession toujours unie face à l’adversité.

Bujumbura, 22 juin 2025 — Cette semaine, un geste fort de solidarité a réchauffé le cœur de Sandra Muhoza, journaliste détenue à la prison centrale de Bujumbura, communément appelée « Mpimba », au sud de la capitale économique. Une délégation de confrères et consœurs s’est rendue auprès d’elle, marquant un moment rare mais porteur d’espoir dans un contexte tendu pour la liberté de la presse au Burundi.

« Elle ne s’y attendait pas. Mais le ciel lui a souri », confie un proche de la famille. Ce groupe de journalistes a en effet collecté des fonds pour apporter une aide concrète à leur collègue en détention. Sandra, émue par ce soutien inattendu, a exprimé sa profonde gratitude.

Récemment malade et confrontée à des conditions carcérales particulièrement difficiles, cette visite et cette assistance ont agi comme un baume sur ses souffrances. « L’aide est tombée comme un cadeau du ciel », ajoute une autre source.

Dans un environnement marqué par la répression croissante des voix critiques et une précarité financière importante pour les professionnels des médias, cette initiative témoigne que la solidarité entre journalistes burundais demeure intacte. « Malgré tout, les journalistes burundais restent soudés. Ce geste le prouve », affirme un membre de la famille, reconnaissant envers ceux qui ont posé cet acte.

Ancienne correspondante pour le journal en ligne La Nova Burundi et la radio Bonesha FM, Sandra Muhoza purge une peine de 21 mois de prison, accusée d’« atteinte à l’intégrité nationale ». Ses avocats ont interjeté appel, tandis que plusieurs organisations internationales de défense des journalistes réclament sa libération depuis plusieurs mois.

Dans un pays où les critiques se font de plus en plus rares, cette visite à Mpimba rappelle que, même derrière les murs les plus épais, la solidarité peut encore faire entendre sa voix.

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Photo : Sandra Muhoza, la journaliste burundaise détenue à la prison centrale de la ville commerciale Bujumbura pour atteinte à l’intégrité nationale © DR