SOS Médias Burundi

Une scène tragique s’est déroulée ce jeudi 19 juin sur la colline Kinyinya, en commune Mutaho (province de Gitega, centre du Burundi), où le corps sans vie de Mathilde Ndereyimana, âgée de 67 ans, a été découvert pendu à l’intérieur de son domicile, aux environs de 16 heures.

Dès les premières constatations, le doute s’est installé quant à la nature de sa mort. Un témoin présent sur les lieux affirme que tout laisse à penser qu’il ne s’agirait pas d’un suicide, mais bien d’un homicide camouflé. Selon lui, la victime, qui vivait seule, aurait été tuée par des inconnus, puis mise en scène pour faire croire à un suicide. Une hypothèse désormais partagée par les forces de l’ordre locales, rapidement arrivées sur place.

Le corps de la septuagénaire a été transféré à la morgue de l’hôpital de Mutaho, en attendant les résultats de l’autopsie, seule à même de déterminer les causes exactes du décès.

Dans le cadre de l’enquête ouverte, un homme a été interpellé : Sympholien Kavamahanga, âgé de 69 ans, est actuellement en garde à vue dans les cellules de la police de Mutaho. Il est entendu sur les circonstances entourant cette mort suspecte.

Pour l’heure, les mobiles du crime demeurent inconnus. Toutefois, certains habitants de Kinyinya murmurent qu’un différend lié à des accusations de sorcellerie pourrait être à l’origine du drame. Des croyances encore fortement ancrées dans certaines communautés rurales du pays.

Ce nouvel épisode macabre survient dans un climat déjà tendu. Il y a à peine onze jours, un autre drame secouait la commune de Mutaho : le 8 juin, sur la colline Masango, un homme de 36 ans, Jean Maniratunga, avait lui aussi été retrouvé pendu à son domicile en pleine journée.

Deux cas de pendaisons en moins de deux semaines dans la même commune : une série inquiétante qui plonge les habitants de Mutaho dans l’angoisse. Certains parlent déjà d’une « province cimetière », selon les mots d’un riverain bouleversé par la succession de morts suspectes. Face à cette recrudescence, la population appelle les autorités à mener des enquêtes rigoureuses et à renforcer la sécurité dans cette région désormais marquée par la peur et l’incertitude.

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Photo : Des habitants sur un lieu d’une découverte macabre dans la ville de Gitega, mars 2022 © SOS Médias Burundi