SOS Médias Burundi

Cibitoke, 15 juin 2025 –Les cadavres de deux hommes ont été découverts ce samedi matin 14 juin sur les berges de la rivière Rusizi, dans la commune de Buganda, province de Cibitoke, à la frontière entre le Burundi et la République Démocratique du Congo. Les circonstances de leur mort restent floues, nourrissant la peur et les interrogations au sein des habitants de la région.

C’est dans la localité de la transversale 4, colline Nyamitanga, zone Ndava, que des villageois ont fait la macabre découverte. Les deux corps sans vie gisaient à proximité immédiate de la Rusizi. Selon les premiers éléments recueillis par nos sources sécuritaires, les victimes auraient tenté de traverser clandestinement vers la RDC dans la nuit de vendredi à samedi.

Mais plusieurs signes laissent entrevoir un scénario plus sombre. Les corps présentent des traces évidentes de violences et une importante quantité de sang a été retrouvée à quelque 500 mètres de la rivière, suggérant que les deux hommes auraient été tués ailleurs avant d’être déplacés sur les lieux.

Des sources locales pointent du doigt les Imbonerakure, membres de la ligue des jeunes affiliée au parti au pouvoir, le CNDD-FDD. Ces derniers sont régulièrement aperçus en patrouille nocturne, souvent armés, dans cette région frontalière. Aucun élément tangible ne permet cependant, à ce stade, de confirmer leur implication dans ce double homicide.

L’identité des victimes demeure inconnue, ajoutant au climat de tension qui règne désormais dans le secteur. Les habitants de Nyamitanga appellent les autorités à une enquête rigoureuse et impartiale afin de faire la lumière sur ce drame.

Un climat de peur persistant

« Ce n’est pas la première fois que des corps sont retrouvés dans cette rivière, mais cette fois, c’est encore plus inquiétant. On entend souvent des cris la nuit, des va-et-vient de gens armés. On a peur, mais on n’ose pas parler », confie sous anonymat un habitant de Nyamitanga, rencontré sur les lieux du drame.
Selon lui, la présence récurrente de groupes armés non identifiés dans les environs rend la vie quotidienne difficile : « La nuit, personne n’ose sortir. Même pour les activités de pêche ou d’agriculture tôt le matin, on y va la peur au ventre.»

Contacté par SOS Médias Burundi, l’administrateur communal de Buganda, Pamphile Hakizimana, a confirmé le transfert des corps à la morgue locale. Il exhorte la population à collaborer avec les enquêteurs de la police judiciaire.
« Il est crucial que justice soit faite et que les auteurs soient traduits devant la justice », a-t-il déclaré, tout en annonçant le renforcement des dispositifs sécuritaires dans la zone frontalière.

Ce nouveau drame s’ajoute à une série d’incidents enregistrés ces derniers mois dans cette partie du nord-ouest du pays, où les tensions sécuritaires et les activités de contrebande sont monnaie courante.

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Photo : un policier hisse le drapeau burundais à Buganda non loin de la frontière avec le Congo dans la zone où les cadavres ont été découverts