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SOS Médias Burundi
Bujumbura, 30 mai 2025 – Depuis le 13 mai, les différents partis politiques sillonnent le pays en campagne pour les élections des députés et des conseillers communaux. En quête de voix, les candidats rivalisent de promesses. Mais pour certaines femmes livrées à elles-mêmes dans les rues de la capitale économique, ces paroles ne suffisent plus. Elles demandent des actes concrets.
Capitoline, mère de six enfants, mendie chaque jour au centre-ville de Bujumbura – la ville où se concentrent les sièges des agences des Nations Unies et de l’administration centrale. Elle confie ne pas avoir choisi cette vie.
« Ce n’est pas de gaieté de cœur que je suis ici. Je veux juste nourrir mes enfants. Si les futurs élus peuvent faire quelque chose pour nous, qu’ils le fassent vraiment. »
Dans les rues de la ville, elles sont des dizaines à partager le même quotidien. Emelyne Bukeyeneza, habitante de Buterere, raconte :
« Mon mari m’a quittée avec quatre enfants. L’un d’eux est handicapé. Je suis contrainte de mendier pour les nourrir. »
Elle plaide pour que les futurs élus créent de petits emplois adaptés à ces femmes, « pour qu’on ne soit plus là à tendre la main sous le soleil et la pluie ».

Ces femmes disent suivre de loin la campagne électorale. Peu d’entre elles connaissent les programmes proposés par les candidats. Mais une chose est claire : elles entendent rarement parler de leurs souffrances dans les discours électoraux. Et pourtant, les abandons familiaux se multiplient, plongeant de nombreuses mères dans une extrême précarité.
« Nous voulons qu’on prenne au sérieux notre situation. On ne peut pas continuer à vivre dans cette misère sans qu’aucun responsable ne s’en soucie », déplore Capitoline, la voix lasse.
Plus de 70 % des mères célibataires dans les quartiers périphériques de Bujumbura n’ont aucune source de revenu stable, selon des associations locales.
La mendicité féminine touche en priorité les femmes abandonnées par leurs conjoints, souvent avec plusieurs enfants à charge.
Les ONG alertent sur l’absence de structures d’accueil, de formation professionnelle et de programmes de réinsertion sociale adaptés.
Le ministère de la Solidarité nationale reconnaît la gravité du phénomène mais les actions concrètes tardent à venir.
Plusieurs femmes affirment ne pas bénéficier des aides sociales, souvent perçues comme discriminatoires ou réservées aux proches du pouvoir.
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Photo : Emelyne Bukeyeneza mendie dans une rue de Bujumbura avec deux enfants, dont un en situation de handicap © SOS Médias Burundi