Kirundo : l’insécurité s’aggrave au centre-ville, les habitants vivent dans la peur

SOS Médias Burundi
Une nouvelle vague d’insécurité s’abat sur les quartiers centraux de la ville de Kirundo, dans le nord du Burundi. Dans la nuit du 28 au 29 mai, plusieurs foyers ont été pris pour cibles par des individus armés de gourdins et d’armes blanches. Terrifiés, les habitants dénoncent l’inaction des autorités, alors que la situation ne cesse de se détériorer.
Selon les informations recueillies sur place, au moins trois maisons ont été attaquées. Dans deux cas, les résidents ont réussi à repousser les intrus in extremis. Dans un troisième, les assaillants ont réussi à pénétrer dans le domicile et à s’emparer de plusieurs biens de valeur.
Des témoins affirment avoir reconnu des membres de la ligue des jeunes du parti CNDD-FDD, les Imbonerakure, parmi les agresseurs impliqués dans deux des attaques. Une accusation grave, qui vient exacerber la tension dans une population déjà profondément inquiète.
« Nous avons l’impression que les voleurs sont protégés. Même quand ils sont arrêtés, ils sont libérés sans suite. Il n’y a pas de justice », confie un habitant du centre-ville, visiblement résigné.
Des mesures jugées insuffisantes
Face à la colère croissante, l’administrateur communal de Kirundo a appelé les citoyens à faire preuve de vigilance. Il les invite notamment à signaler toute présence suspecte, à enregistrer les visiteurs et à installer des lampes veilleuses autour des clôtures, dans le but de dissuader les intrusions nocturnes.
Mais ces recommandations ne convainquent guère. Beaucoup les jugent déconnectées de la gravité de la situation, et réclament des mesures plus concrètes.
« Ce n’est pas en nous demandant d’acheter des lampes qu’on va résoudre l’insécurité. Nous voulons des patrouilles efficaces, des enquêtes sérieuses, et surtout, que personne ne soit au-dessus de la loi », s’indigne une mère de famille.
La peur comme quotidien
Dans cette ville frontalière du nord du pays, chaque nuit tombée est désormais vécue comme une menace. Les habitants en appellent à une réaction rapide de l’État pour restaurer la sécurité, sans favoritisme ni calcul politique.
En attendant, la peur s’installe, et la confiance envers les institutions locales s’effrite dangereusement. À Kirundo, l’angoisse est devenue une compagne nocturne que nul ne sait comment chasser.
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Photo : Le bâtiment provincial de Kirundo © SOS Médias Burundi