À Gitega, la coalition Burundi Bwa Bose promet la libération des prisonniers politiques de 2015

SOS Médias Burundi
Gitega, 26 mai 2025 — En pleine campagne pour les élections législatives et communales prévues le 5 juin, la coalition d’opposition Burundi Bwa Bose a promis la libération des civils et militaires incarcérés à la suite du putsch manqué du 13 mai 2015. C’était lors d’un meeting tenu dimanche à Gitega, la capitale politique du Burundi.
Lors de ce rassemblement politique, Patrick Nkurunziza, président de la coalition, a annoncé une série de promesses fortes en vue du scrutin. Parmi les engagements majeurs figure la libération des détenus actuellement emprisonnés à la prison centrale de Gitega.
Dans une allocution sans détour, M. Nkurunziza a dénoncé la crise économique et sociale qui frappe le pays, pointant du doigt une gouvernance marquée, selon lui, par la corruption, le clientélisme et l’isolement diplomatique. « J’ai dû dépenser un million de francs pour un trajet de 100 km. Le carburant se négocie à 300.000 francs burundais pour un bidon de 30 litres sur le marché noir. Même les Imbonerakure (membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir souvent cités dans des cas de répression contre les opposants ou supposés tels) sont malheureux : ils ne trouvent plus de sucre ni de boissons », a-t-il fustigé devant une foule mobilisée.
Le président de la coalition a également déploré l’exode massif des professionnels qualifiés vers les pays voisins et la fuite des capitaux. Il a accusé les dignitaires du CNDD-FDD d’avoir accaparé les devises, désormais stockées dans des banques étrangères ou dissimulées dans des résidences privées.
Par ailleurs, le responsable de la coalition dans la province de Gitega, Daniel Manirakiza, a regretté l’absence de moyens logistiques, notamment en carburant, pour mener à bien leur campagne. Il a aussi dénoncé les intimidations dont seraient victimes les motards et les conducteurs de taxis-vélos affiliés à la coalition, harcelés par les membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure.

Kefa Nibizi, porte-parole de la coalition Burundi Bwa Bose, a quant à lui critiqué l’opposition en exil, qu’il accuse de dissuader les citoyens de participer aux élections, qu’il qualifie de voie unique pour un changement pacifique du régime. Il a invité les mandataires de la coalition à faire preuve d’une vigilance accrue jusqu’au dépouillement des bulletins.
Sur le plan programmatique, Patrick Nkurunziza a promis de réviser la Constitution afin de la réaligner avec les Accords de Paix d’Arusha. Il a également évoqué la restauration de la démocratie, le retour des exilés politiques, des journalistes de médias indépendants-ainsi que des membres de la société civile et de l’opposition.
Autre promesse de taille : la redynamisation des relations diplomatiques, notamment par la réouverture des frontières avec le Rwanda.
À moins de quelques jours du scrutin majeur du 5 juin 2025, la coalition Burundi Bwa Bose se positionne ainsi comme un acteur de rupture, misant sur un discours de justice, de réconciliation nationale et de relance démocratique. Reste à savoir si cette dynamique suffira à mobiliser une population éprouvée par une décennie de crise politique et socio-économique.
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Photo : Patrick Nkurunziza, président de la coalition Burundi bwa Bose en campagne dans la capitale politique Gitega, le 25 mai 2025 © SOS Médias Burundi

