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L’Uprona fustige le pouvoir en place : « Le Burundi mérite mieux que la médiocrité et la division »

SOS Médias Burundi

À moins d’un mois des élections législatives et communales prévues le 5 juin, l’Union pour le progrès national (Uprona) hausse le ton contre les dérives qu’elle attribue au régime en place, dirigé depuis 2005 par le CNDD-FDD.

Lors d’un meeting organisé ce dimanche 18 mai à Rumonge, dans le sud-ouest du pays, le président de l’Uprona, Olivier Nkurunziza, a sévèrement critiqué le gouvernement actuel, l’accusant d’avoir institutionnalisé les « antivaleurs » comme mode de gouvernance.

Bien que son parti ait entretenu des relations de proximité avec le CNDD-FDD par le passé, Olivier Nkurunziza n’a pas ménagé ses critiques. Il a dénoncé un système reposant sur le népotisme, l’exclusion des intellectuels et la détérioration de la diplomatie nationale.

« Beaucoup de jeunes compétents restent chez eux pendant que des personnes moins qualifiées obtiennent des postes simplement parce qu’elles appartiennent au CNDD-FDD », a-t-il lancé, sous les applaudissements de l’auditoire.
Selon lui, les nominations aux postes clés sont désormais dictées par l’appartenance politique plutôt que par les compétences.

Le président de l’Uprona s’est également attaqué à la politique étrangère du pays. Il a remis en question la capacité des ambassadeurs burundais à représenter dignement le Burundi sur la scène internationale.

« Le Burundi aurait-il tourné le dos à la mondialisation ? », s’est-il interrogé, évoquant une diplomatie en perte de vitesse et une coopération internationale en net recul.

Autre sujet de préoccupation : la place marginale accordée à la recherche scientifique dans les priorités de l’État. Olivier Nkurunziza a plaidé pour une revalorisation du rôle des enseignants-chercheurs et une revitalisation de l’Université du Burundi. Il a insisté sur la nécessité d’investir dans le savoir, l’innovation et la recherche appliquée pour assurer le développement du pays.

Son discours, riche en références historiques, a appelé à un sursaut national autour des valeurs fondamentales burundaises : ubushingantahe, ubuntu, éthique et intégrité.

« Le Burundi mérite mieux que la médiocrité et la division », a-t-il martelé, appelant à un leadership fondé sur la justice, la paix et l’unité nationale.

Parmi les participants, l’optimisme était palpable. Jeanne Niyonkuru, militante de longue date, a partagé son espoir :

« Nous avons besoin de dirigeants honnêtes, qui reconnaissent la valeur des compétences et travaillent pour l’intérêt général, pas pour leur seul clan. L’Uprona représente pour nous une véritable alternative. »

En conclusion, Olivier Nkurunziza a dévoilé les grandes lignes du programme électoral de son parti en vue des scrutins à venir. Il a exhorté les électeurs à faire confiance à l’Uprona pour remettre le Burundi sur la voie de la dignité, dans la continuité de l’héritage du prince Louis Rwagasore.

Figure historique majeure, Louis Rwagasore, fils du roi Mwambutsa IV, a fondé l’Uprona en 1958. Il devint Premier ministre en 1961, avant d’être tragiquement assassiné peu après. Son combat pour l’indépendance, la justice sociale et l’unité nationale reste une source d’inspiration profonde dans la mémoire politique burundaise.

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Photo : Un meeting du parti Uprona au chef-lieu de Rumonge dans le sud-ouest du Burundi, le 18 mai 2025 © compte X de l’Uprona