SOS Médias Burundi

Alors que la tension monte dans l’est de la RDC, les chefs d’état-major congolais et burundais se sont rencontrés ce mercredi à Uvira. Cette réunion confidentielle, tenue dans une zone sensible, pourrait annoncer un tournant décisif dans les opérations militaires contre le M23.

Dans un contexte sécuritaire régional particulièrement tendu, une réunion de haut niveau s’est tenue ce mercredi à Uvira, à l’est de la République démocratique du Congo. Elle a réuni le chef d’état-major des Forces armées de la RDC (FARDC), le lieutenant-général Jules Banza Mwilambwe, et son homologue burundais, le général Prime Niyongabo, à la tête de la Force de défense nationale du Burundi (FDNB).

Les deux officiers supérieurs, escortés par un important dispositif militaire burundais, ont franchi la frontière à Kavimvira avant de se diriger vers le secteur opérationnel Sokola 2 Sud Sud-Kivu. C’est dans cette zone stratégique, proche des lignes de front récentes, qu’ils ont tenu une réunion à huis clos.

« De 8h à 16h35, ces dirigeants étaient là. Nous ne savons pas ce qu’ils se sont dit, car ils ont refusé de nous recevoir », confie un habitant d’Uvira interrogé par SOS Médias Burundi.

Cette rencontre intervient alors que les tensions entre les FARDC, les milices Wazalendo et les troupes burundaises ne cessent de s’exacerber, notamment dans les zones de Katogota et Kamanyola. Les miliciens Wazalendo accusent certaines unités burundaises de freiner leurs offensives contre le M23, un groupe rebelle toujours actif et solidement implanté dans l’est du pays.

Pour rappel, la FDNB a déployé près de 10 000 hommes en soutien aux FARDC et aux milices Wazalendo, ces dernières étant soutenues et encadrées par les autorités congolaises. Ensemble, cette coalition tente de contenir l’avancée du M23, qui contrôle depuis le début de l’année plusieurs zones stratégiques, y compris des chefs-lieux dans les provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu.

Selon des sources sécuritaires locales, la visite des deux chefs militaires pourrait annoncer une montée en puissance des opérations conjointes. « Ils se préparent à une guerre. De nouveaux équipements militaires ont été acquis, notamment des drones stationnés à Kindu (Maniema) et à Bujumbura », révèle un analyste contacté par notre rédaction.

Les affrontements se sont récemment intensifiés dans plusieurs localités du Sud-Kivu, notamment à Kaziba (territoire de Walungu) et à Rugezi (territoire de Fizi), où les forces congolaises, appuyées par les milices locales et l’armée burundaise, affrontent les rebelles du M23 et du groupe Twirwaneho.

La réunion s’est achevée dans l’après-midi. Vers 16h50, les deux généraux ont quitté Uvira en direction de Bujumbura sans faire de déclaration à la presse, laissant planer un voile d’incertitude sur les décisions prises au cours de cette rencontre discrète mais cruciale.

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Photo : Des représentants de l’armée burundaise et congolaise dans une salle de réunion avec le ministre congolais de la Défense, Guy Kabombo, le 7 avril 2025 © DR