Goma : des dizaines de membres de la coalition FDLR-FARDC capturés par le M23 lors d’une opération de sécurité
SOS Médias Burundi
Goma, 11 mai 2025- La tension reste vive dans la ville de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, après une opération sécuritaire menée ce samedi 10 mai 2025 par le mouvement armé M23. Selon ses responsables, plus de quarante éléments, dont une dizaine appartenant aux FDLR et une trentaine de militaires des FARDC et des miliciens Wazalendo, ont été capturés.
L’opération a été menée dans plusieurs quartiers de la commune de Karisimbi, notamment à Ndosho et Mugunga. Le colonel Willy Ngoma, porte-parole militaire du M23, a déclaré devant la presse que ces hommes « opéraient dans 18 quartiers de Goma, semant l’insécurité » et que certains avaient été « pris en flagrant délit de vol et de tentative d’assassinat ».
Les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) sont composées en majorité de Hutus rwandais ayant fui après le génocide contre les Tutsis de 1994, et sont qualifiés de « génocidaires » par Kigali. Les miliciens Wazalendo, eux, sont des groupes armés locaux soutenus par les autorités congolaises pour combattre le M23.
Depuis fin janvier 2025, le M23, affilié à l’Alliance Fleuve Congo (AFC), contrôle plusieurs chefs-lieux du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, une région stratégique et riche en minerais. Le mouvement a repoussé les FARDC, l’armée burundaise, les Wazalendo ainsi que les forces de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe). Une administration parallèle a été installée dans les zones sous son contrôle.
Les autorités congolaises accusent le Rwanda de soutenir militairement le M23, une allégation que Kigali rejette systématiquement. De son côté, le Rwanda reproche à Kinshasa de continuer à collaborer avec les FDLR. Le président Félix Tshisekedi considère cependant ce groupe comme une force « résiduelle », réduite à des actes de banditisme sans réel danger pour son voisin du nord.
Alors que la situation reste tendue dans les territoires frontaliers, les observateurs redoutent une régionalisation plus profonde du conflit, avec des risques de débordement vers des pays voisins comme le Burundi, qui suit de près l’évolution de la crise et qui a déployé environ 10.000 soldats sur le sol congolais en soutien aux FARDC et aux milices Wazalendo.
_____________________________________________________________
Photo : des membres des FDLR et des FARDC arrêtés par les rebelles du M23 à Goma et présentés à la presse locale, le 10 mai 2025 © SOS Médias Burundi
