Burundi : L’ONU Femmes offre une mini-huilerie à une coopérative de femmes vulnérables à Rumonge

SOS Médias Burundi
Rumonge, 6 mai 2025- Un geste fort en faveur de l’autonomisation économique des femmes rurales. Le 29 avril dernier, l’ONU Femmes a remis officiellement une mini-huilerie d’une valeur de plus de 600 millions de francs burundais à la coopérative féminine Dukundane, implantée sur la colline Gashasha, en zone Kigwena de la commune Rumonge, au sud-ouest de la petite nation de l’Afrique de l’Est.
L’usine, baptisée Tamura Oil de Karonda, vient répondre aux besoins d’un groupe de femmes longtemps marginalisées. La coopérative Dukundane compte 185 membres, dont 175 femmes issues de familles en situation de précarité : rapatriées, survivantes de violences sexuelles basées sur le genre, ou encore femmes sans accès à la terre. Ces dernières pratiquent l’extraction artisanale de l’huile de palme, qu’elles revendent afin de générer des revenus pour subvenir aux besoins de leurs familles.
« Nous avons créé la coopérative sous l’encadrement de l’organisation Familles pour vaincre le sida (FVS) et des femmes actrices de paix et de dialogue. Elle est née grâce à nos maigres cotisations. Nous ne savions pas qu’un jour nous serions appuyées par l’ONU. Cette mini-huilerie va nous permettre d’augmenter nos recettes », confie l’une des membres, émue.
L’initiative s’inscrit dans un programme de promotion du leadership féminin et de renforcement de la cohésion sociale dans les communautés vulnérables. Elle vise à offrir des outils concrets aux femmes pour qu’elles deviennent des actrices clés du développement local.
Des piliers économiques souvent oubliés
Au Burundi, les femmes rurales jouent un rôle crucial dans l’économie des ménages. Elles assurent la majorité des activités agricoles, gèrent les petits commerces familiaux et veillent à l’éducation et à la santé des enfants. Pourtant, elles restent souvent en marge des circuits de financement et des politiques publiques de développement.
En dotant la coopérative Dukundane d’une unité de transformation moderne, l’ONU Femmes contribue à briser ce cycle d’exclusion et à renforcer la résilience économique de celles qui, dans l’ombre, soutiennent des pans entiers de la société burundaise.
Ce don représente bien plus qu’un équipement : c’est un signal d’encouragement à toutes les femmes rurales qui, malgré les défis, s’organisent, innovent et investissent dans un avenir meilleur pour elles et leurs communautés.
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Photo : des femmes commerçantes de l’huile de palme au marché de Kizuka/Rumonge © SOS Médias Burundi