Bugendana : une femme détenue illégalement avec son bébé de trois mois dans un conteneur
SOS Médias Burundi
À Bugendana, une jeune mère et son nourrisson de trois mois sont détenus dans des conditions inhumaines, enfermés dans un conteneur par la police locale. Cette situation suscite une vague d’indignation dans la région et relance le débat sur le respect des droits humains au Burundi.
À Bugendana, en province de Gitega (centre du Burundi), une situation préoccupante suscite l’indignation : une jeune mère, Goreth Niyibizi, est détenue illégalement dans des conditions inhumaines avec son bébé de trois mois. Ce traitement a provoqué un vif émoi parmi la population et les autorités locales, qui réclament des explications sur les pratiques de la police.
Goreth Niyibizi, une femme d’une trentaine d’années, est actuellement incarcérée dans un conteneur aménagé en cellule de fortune au poste de police de Mutoyi, en commune de Bugendana. Sa détention fait suite à un incident impliquant son mari, qui aurait percuté un habitant lors d’un accident de moto avant de prendre la fuite, abandonnant sa femme derrière lui. Depuis lors, Goreth Niyibizi est maintenue en détention sans qu’aucune décision judiciaire n’ait été rendue, une situation jugée injuste et arbitraire par les habitants de sa colline d’origine, Cishwa.
Une mobilisation contre l’injustice
La chef de colline de Cishwa, Jacquelline Funege, a exprimé son soutien à la jeune mère, promettant de continuer à se battre jusqu’à sa libération.
« Nous ne baisserons pas les bras tant que Goreth Niyibizi ne sera pas libérée et rétablie dans ses droits », a-t-elle déclaré, dénonçant l’absurdité d’une détention sans preuve ni décision judiciaire, d’autant plus choquante qu’elle implique un nourrisson.
Des justifications contestées
Face à l’indignation grandissante, le commissaire communal de la police de Bugendana, Yves Ndikumana, a justifié la détention en évoquant la nécessité d’une enquête visant le mari, auteur présumé de l’accident. Selon lui, Goreth Niyibizi sera libérée dès que son époux sera retrouvé.
Cependant, interrogé sur les conditions de détention dans un conteneur, le commissaire Ndikumana a préféré garder le silence, alimentant encore davantage les interrogations et les critiques.
Une alerte sur les droits humains
Cette affaire met en lumière de graves violations des droits humains, notamment en matière de détention policière au Burundi. Les défenseurs des droits humains s’alarment du traitement réservé à Goreth Niyibizi et à son enfant, appelant à une réforme urgente des pratiques policières pour garantir le respect des droits fondamentaux, en particulier ceux des femmes et des enfants.
Le cas de Goreth Niyibizi illustre aussi les défis persistants auxquels font face les autorités locales pour assurer des conditions de détention dignes et un traitement équitable pour tous les citoyens, sans discrimination.
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Une femme avec un enfant au dos devant la cour d’appel de Gitega, mars 2020 © SOS Médias Burundi
