La Hollande ferme son ambassade à Bujumbura : une décision aux implications profondes pour la coopération bilatérale

SOS Médias Burundi
Le gouvernement néerlandais a annoncé la fermeture de plusieurs de ses représentations diplomatiques, dont l’ambassade à Bujumbura , la capitale économique du Burundi où sont concentrées les agences des Nations-Unies et l’administration centrale, dans le cadre d’une réorganisation stratégique de son réseau diplomatique. Cette décision intervient alors que les Pays-Bas ont été un partenaire clé du développement au Burundi.
Dans une lettre adressée à la Chambre des représentants, le ministre des Affaires étrangères, Caspar Veldkamp, a déclaré :« J’ai l’intention de fermer cinq ambassades et deux consulats généraux : à Bujumbura (Burundi), à La Havane (Cuba), à Juba (Soudan du Sud), à Tripoli (Libye), à Yangon (Myanmar), au consulat général d’Anvers et au consulat général de Rio de Janeiro. »
Cette mesure s’inscrit dans une politique de réduction budgétaire visant à économiser 25 millions d’euros. Le gouvernement néerlandais, soutenu par des partis tels que le PVV, le VVD, le NSC et le BBB, cherche à réduire les dépenses publiques, y compris une diminution de 22 % des budgets dans plusieurs ministères.
Un partenaire de développement majeur pour le Burundi
La fermeture de l’ambassade à Bujumbura pourrait avoir des répercussions significatives sur la coopération bilatérale. Les Pays-Bas ont été l’un des principaux donateurs du Burundi, avec une aide annuelle moyenne de 33,9 millions de dollars en 2022, selon les données de la Banque mondiale.
Entre 2023 et 2027, les Pays-Bas avaient prévu une enveloppe de 160 millions d’euros pour soutenir divers secteurs au Burundi, notamment la sécurité alimentaire, la santé reproductive, les droits humains et l’emploi des jeunes.
Des projets concrets sur le terrain
L’engagement néerlandais s’est traduit par plusieurs projets concrets :
Un don de 7,8 millions de dollars pour la santé reproductive, visant à améliorer l’accès aux services de santé pour les femmes.
Un financement de 10 millions d’euros pour le Fonds Commun pour les Fertilisants et Amendements, afin de soutenir l’agriculture burundaise.
Une contribution d’un million d’euros pour le Recensement Général de l’Agriculture et de l’Élevage, en partenariat avec l’UNFPA et la FAO.
Vers une redéfinition de la coopération
Malgré la fermeture de l’ambassade, les Pays-Bas ont exprimé leur volonté de maintenir leur engagement envers le développement du Burundi. Le ministre Veldkamp a indiqué que des représentations pourraient être ouvertes dans d’autres régions en fonction des évolutions géopolitiques, notamment au Moyen-Orient.
Les autorités burundaises et les partenaires locaux espèrent que cette réorganisation ne compromettra pas les projets en cours et que la coopération pourra se poursuivre sous d’autres formes.
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Photo d’archives : une manifestation organisée par les autorités burundaises devant les bureaux de l’Union européenne à Bujumbura qui sert d’office également à l’ambassade des Pays-Bas au Burundi, octobre 2016 © SOS Médias Burundi

