Burundi : après près de trois ans d’attente, les réfugiés congolais retrouvent un statut unique
Des centaines de réfugiés congolais vivant au Burundi voient enfin leur situation administrative régularisée, après des années de blocage causé par un double enregistrement dans plusieurs pays. Le HCR-Burundi a conduit une vaste opération de clarification, aboutissant à la clôture des statuts multiples et à une reconnaissance officielle unique sur le territoire burundais.
Bujumbura, 15 avril 2025 – Après près de trois ans d’incertitude, de nombreux réfugiés congolais établis au Burundi ont retrouvé une situation administrative stable. Ils faisaient partie de ceux qui, pour diverses raisons, avaient acquis un double statut de réfugié dans d’autres pays, une situation ayant compromis leur accès à des droits essentiels, notamment la réinstallation.
Le HCR- Burundi, par le biais de son service de protection, a mené des entretiens individuels afin de mieux comprendre les circonstances ayant conduit à ces enregistrements multiples. Les dossiers ont ensuite été transmis au siège de l’organisation à Genève pour une décision finale. Résultat : les réfugiés ont été « pardonnés » et les autres statuts qu’ils détenaient dans des pays tiers ont été formellement clôturés.
Contexte complexe
La majorité de ces cas remontent à la crise politique de 2015 au Burundi, qui a poussé certains réfugiés congolais à fuir une nouvelle fois, craignant pour leur sécurité. D’autres cas sont liés à des déplacements fréquents, à des raisons de santé ou à des unions avec d’autres réfugiés possédant un statut reconnu dans des pays voisins ou de la sous-région comme le Kenya, l’Ouganda ou la RDC.
Outre les difficultés juridiques, ces situations ont gelé de nombreux processus de réinstallation, empêchant les réfugiés concernés de bénéficier d’un départ vers des pays tiers, souvent pour des raisons humanitaires ou médicales.
Témoignages de réfugiés concernés
Joseph, réfugié congolais arrivé au Burundi en 2012, raconte :
« En 2015, j’ai fui le Burundi à cause de la crise. J’ai obtenu un autre statut . À mon retour, mon processus de réinstallation a été suspendu. Aujourd’hui, grâce au HCR, ma situation est réglée. »
Marie, elle, avait temporairement rejoint le Kenya avant de revenir au Burundi :
« Mon double statut a bloqué la réinstallation de toute ma famille. Nous avons vu d’autres familles partir sans nous. Maintenant que le problème est réglé, nous espérons être à nouveau éligibles. »
Thomas, souffrant de problèmes de santé, avait lui aussi fui discrètement pour se soigner à l’étranger :
« Mon départ non autorisé a entraîné un double enregistrement. Heureusement, le pardon du HCR m’a permis de retrouver un statut stable. »
Un nouveau départ
Selon le HCR, ce processus vise à rétablir la confiance et garantir aux réfugiés un accès équitable à la protection et aux opportunités, sans préjudice pour les erreurs ou décisions prises sous la contrainte.
Le Burundi abrite aujourd’hui plus de 120.000 réfugiés.
Si la majorité sont d’origine congolaise, d’autres viennent du Rwanda ou d’autres pays de la région des Grands-Lacs d’Afrique.
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Photo : de nouveaux réfugiés congolais acceuillis dans un site pour réfugiés dans le sud-est du Burundi, avril 2025 © SOS Médias Burundi
