Burundi : des partis politiques alertent sur l’aggravation de la pauvreté et les obstacles à la démocratie

SOS Médias Burundi
Dans un contexte marqué par une crise socio-économique persistante, des voix s’élèvent au sein des partis politiques burundais pour dénoncer les entraves à la démocratie et la détérioration continue des conditions de vie de la population. À Bujumbura , la capitale économique comme à Makamba (sud), les formations politiques non affiliées au pouvoir tirent la sonnette d’alarme.
Bujumbura/Makamba, 13 avril 2025- Lors d’une conférence de presse tenue début avril à Bujumbura, la coalition Burundi Bwa Bose a dressé un tableau sombre de la situation économique. Son secrétaire général, Kefa Nibizi, a pointé du doigt la flambée des prix, la dépréciation de la monnaie nationale, les pénuries de carburant et de produits de première nécessité, et la stagnation des salaires.
« La vie est devenue intenable pour la majorité des Burundais. La pauvreté s’installe profondément, pendant que le pouvoir prend des décisions inefficaces », a-t-il déclaré, dénonçant une gestion jugée irresponsable.
Selon la coalition, cette crise risque de compromettre le bon déroulement du processus électoral prévu pour 2025. Elle appelle à des réformes urgentes, à la relance de la coopération avec les partenaires techniques et financiers, et à la lutte contre la corruption.
À Makamba, les partis politiques réclament plus de libertés
Quelques jours plus tard, à Makamba, la plateforme des partis politiques agréés a réuni plusieurs formations pour débattre des défis politiques actuels. Casimir Ngendanganya, du PALIPE AGAKIZA, a dénoncé les arrestations arbitraires de jeunes militants, notamment dans la province de Gitega (centre du pays).
« Certains sont en prison uniquement à cause de leur appartenance politique. Cela décourage la participation et étouffe le débat démocratique », a-t-il affirmé.
Des barrières financières et culturelles pointées du doigt
Générose Nahimana, du parti KAZE FDD, a soulevé l’exclusion des partis sans accès au financement public, incapables de couvrir les frais liés à la participation électorale. Cécile Nshimirimana, du FROLINA, a quant à elle mis en lumière les barrières culturelles et économiques qui freinent l’implication des femmes en politique.
Tous les intervenants ont convergé vers un même constat : la démocratie burundaise reste fragile, minée par la pauvreté, les restrictions de libertés et l’absence d’égalité des chances dans la compétition politique.
Ils appellent à un dialogue inclusif, à des réformes structurelles et à une gouvernance plus équitable pour sortir le pays de l’impasse.
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Photo d’archives : un homme dans un bureau de vote aménagé par la CENI au Burundi © SOS Médias Burundi