Derniers articles

Buganda : huit cas de choléra recensés en moins de 48 heures à Nyamitanga et Ndava-Village

SOS Médias Burundi

La situation sanitaire devient critique dans certaines localités de la commune Buganda, où le choléra refait surface. En deux jours seulement, huit cas ont été confirmés, dont cinq enfants. Les autorités sanitaires tirent la sonnette d’alarme.

Cibitoke, 9 avril – Les collines de Nyamitanga et Ndava-Village, en commune Buganda, province de Cibitoke (nord-ouest du Burundi), sont confrontées à une résurgence inquiétante du choléra. Depuis lundi 7 avril, huit personnes – dont une majorité d’enfants – ont été contaminées, selon les services de santé locaux.

Les symptômes signalés sont graves : vomissements répétés, déshydratation sévère et diarrhées aiguës. Les patients sont actuellement pris en charge dans les structures sanitaires les plus proches, mais le manque de moyens rend la situation d’autant plus préoccupante.

Un contexte aggravé par les pluies

Les récentes pluies diluviennes ont fortement endommagé les infrastructures de base, notamment les latrines communautaires, rendant les conditions d’hygiène très précaires. À cela s’ajoute la destruction de points d’eau potable, exposant davantage les populations à des maladies hydriques.

« Nous vivons sans eau propre, sans toilettes. On manque de tout : médicaments, nourriture, matelas… Nous sommes abandonnés », témoigne un habitant de Ndava.

Déjà la semaine dernière, la Croix-Rouge avait lancé une alerte face à la détérioration rapide de la situation dans plusieurs collines, notamment Kansega et Kaburantwa, également menacées par une éventuelle propagation.

Appels à l’aide et riposte attendue

Le médecin-chef du district sanitaire de Cibitoke confirme les cas et appelle à une mobilisation urgente. Des campagnes de sensibilisation ont été lancées, mais les moyens font défaut. La Croix-Rouge, en coordination avec les autorités sanitaires, est attendue sur place pour entamer des opérations de désinfection et de distribution d’eau chlorée.

« Il est impératif de contenir l’épidémie avant qu’elle ne s’étende à d’autres collines », insiste une source médicale sur place.

En attendant une réponse plus structurée, les habitants vivent dans la peur d’une crise sanitaire plus large. La situation reste à suivre de près dans les jours à venir.

Le choléra au Burundi, une menace récurrente

Depuis 2023, le Burundi fait face à des flambées régulières de choléra, notamment dans les provinces de Bujumbura (ouest), Cibitoke, Rumonge et Makamba (sud-ouest).La dégradation des infrastructures d’hygiène, les déplacements de population et l’insuffisance d’accès à l’eau potable figurent parmi les principales causes.

Selon les données du ministère de la Santé, plus de 2.000 cas de choléra ont été enregistrés entre janvier 2023 et décembre 2024, avec des pics durant les saisons pluvieuses. Plusieurs zones, notamment autour du Lac Tanganyika, ont été identifiées comme endémiques.

Malgré des campagnes de sensibilisation menées avec le soutien de l’OMS et de l’UNICEF, les réponses sont souvent freinées par un manque de ressources logistiques et humaines. Le gouvernement a annoncé, début 2025, un plan de prévention national, mais sa mise en œuvre reste encore limitée dans les zones rurales isolées comme Buganda.

_____________________________________________
Photo : un homme au centre de traitement de choléra à Rugombo dans le nord-ouest du Burundi © SOS Médias Burundi