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Rutana–Nyanza-lac : des enfants interceptés en pleine traite humaine vers la Tanzanie

40 mineurs burundais expulsés par la Tanzanie le 17 septembre 2024

La traite des enfants refait surface dans les provinces du sud du Burundi, avec l’interception vendredi dernier, de plusieurs mineurs en route vers la Tanzanie, apparemment destinés à des travaux domestiques. Les autorités redoublent de vigilance face à cette menace grandissante. (INFO SOS Médias Burundi)

A Rutana, il s’agit d’une interception des garçons épuisés et vulnérables.

C’est sur la colline Gitaba, dans la province de Rutana (sud-est), que la police a interpellé quatre jeunes garçons, en compagnie d’un présumé trafiquant. Les enfants, originaires des communes de Bukirasazi et Buraza dans la province voisine de Gitega (centre), ont raconté avoir quitté leurs localités à pied, visiblement épuisés après un long périple. Des défenseurs des droits de l’enfant, qui les ont rencontrés, ont confirmé leur état de fatigue et de vulnérabilité, renforçant la gravité de la situation.

Nos sources soulignent qu’une nouvelle stratégie semble avoir été adoptée par les trafiquants : faire voyager les enfants à pied ou à moto pour échapper aux contrôles sécuritaires. Ils empruntent des itinéraires peu surveillés, passant par des communes reculées comme Bukemba (Rutana) et Kayogoro (Makamba- sud), avant d’atteindre la frontière tanzanienne.

Les enfants, ainsi que leur accompagnateur présumé, sont actuellement retenus au commissariat communal de Rutana. Ils doivent prochainement être auditionnés dans le cadre de l’enquête en cours.

À Nyanza-lac : des filles mineures sans escorte

Le même jour, dans la commune de Nyanza-lac, province de Makamba, quatre jeunes filles mineures originaires de la colline Kagongo en province de Rumonge (sud-ouest), ont été interceptées sur la colline Kabonga, alors qu’elles tentaient de franchir la frontière tanzanienne. Fait inquiétant : ces filles voyageaient seules, sans adulte pour les accompagner.

Les autorités, alarmées par ce cas particulier, ont immédiatement pris en charge les mineures et les ont conduites au commissariat communal de Nyanza-lac. Après avoir identifié leurs parents, les autorités s’apprêtent à leur remettre les filles, tout en poursuivant les investigations pour déterminer les circonstances exactes de leur fuite.

Une situation inquiétante qui appelle à l’action

Ces deux affaires soulignent l’ampleur persistante du phénomène de la traite des enfants dans les zones frontalières du Burundi. Selon un rapport de l’organisation Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI), les enfants et les femmes sont les principales victimes de la traite des personnes dans la région des Grands Lacs africains.

En République démocratique du Congo (RDC), les formes les plus courantes de traite des personnes sont le travail et la prostitution forcés, touchant respectivement 66 % des femmes et 54 % des enfants victimes.

Ces statistiques alarmantes renforcent la nécessité d’une action concertée pour lutter contre ce fléau. Les défenseurs des droits de l’enfant appellent à un renforcement des contrôles aux frontières, ainsi qu’à une campagne de sensibilisation accrue pour informer les populations vulnérables des dangers de la traite. Les autorités, de leur côté, insistent sur la nécessité de collaborer avec les pays voisins pour combattre ce fléau à l’échelle régionale.

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Photo d’archives : 40 mineurs burundais expulsés par la Tanzanie le 17 septembre 2024