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Burundi : l’opposition dénonce des entraves à l’espace politique à l’approche des élections

À quelques mois des élections législatives et communales de juin, la coalition d’opposition Burundi Bwa Bose dénonce un climat politique de plus en plus restreint. Dans une récente déclaration, elle accuse les autorités d’entraver ses activités et de réduire l’espace démocratique, compromettant ainsi la tenue d’un scrutin libre et transparent. (INFO SOS Médias Burundi)

La déclaration évoque les interdictions de réunions et la dispersion des militants.

L’un des incidents récents concerne une réunion qui était prévue en province Karusi (centre-est du Burundi) et qui a été annulée à la dernière minute par les autorités locales. Malgré un préavis conforme aux exigences légales, le gouverneur de la province a non seulement interdit l’événement mais aurait également ordonné la dispersion des militants.

Le porte-parole de la coalition, Kefa Nibizi, s’indigne de cette décision, estimant qu’elle illustre une volonté de restreindre l’action des partis d’opposition.

Des difficultés amplifiées par la pénurie de carburant

En plus des interdictions de réunion, l’opposition fait face à un autre obstacle : la pénurie de carburant qui entrave les déplacements et l’organisation des activités politiques. Selon Kefa Nibizi, cette crise énergétique complique encore davantage l’accès à l’électorat et pourrait affecter le bon déroulement du processus électoral.

Intimidations et pressions croissantes

Outre ces restrictions administratives, la coalition Burundi Bwa Bose dénonce également des actes d’intimidation. À Ngozi ( nord), un représentant d’un parti d’opposition aurait été menacé par des jeunes affiliés au parti au pouvoir, les Imbonerakure.

Le CDP (Conseil des Patriotes), un autre parti d’opposition, rapporte des difficultés similaires. Son président, Anicet Niyonkuru, affirme que les autorités locales de Makamba (commune Kibago-sud) ont entravé leurs activités, empêchant des réunions de se tenir. Il appelle le ministère de l’Intérieur à renforcer les formations pour garantir l’égalité des droits pour tous les partis engagés dans la course électorale.

Un appel aux autorités et à la communauté internationale

Face à ces restrictions, Burundi Bwa Bose et le CDP exhortent les autorités nationales et les organisations internationales à intervenir afin de garantir un processus électoral transparent et équitable. Ils réclament des mesures urgentes pour assurer la liberté d’expression et de rassemblement sans crainte de répression ou d’intimidation.

De leur côté, les autorités burundaises n’ont pas encore officiellement réagi à ces accusations. Toutefois, le gouvernement a par le passé affirmé que toutes les formations politiques avaient le droit d’exercer leurs activités dans le respect des lois en vigueur.

Alors que le scrutin approche, ces tensions risquent d’alimenter les craintes d’un processus électoral contesté, mettant en jeu la crédibilité des élections et la stabilité politique du pays.

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Photo d’archives : des salariés de la CENI montrent des urnes vides à des électeurs avant que le vote ne commence, mai 2020 © SOS Médias Burundi