Uvira : des membres des Wazalendo accusés de violences contre la communauté Banyamulenge
La communauté Banyamulenge, vivant dans la ville d’Uvira, à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), continue d’être la cible d’exactions commises par certains combattants des groupes armés Wazalendo (milices locales entretenues par les autorités congolaises). Menaces, pillages et agressions se multiplient, plongeant les habitants dans la peur. (INFO SOS Médias Burundi)
Des maisons pillées et une population sous pression
Selon plusieurs témoins, des combattants affiliés aux Wazalendo, sous le commandement des généraux Mayele et Makanaki, ont multiplié les actes de pillage dans les quartiers de Songo, Kabindula et Nyamianda. Des habitants dénoncent des incursions nocturnes, où ces hommes armés s’introduisent par effraction pour voler des biens de valeur.
« Ils ont tout pris : mon téléphone, mon ordinateur, mes vêtements… J’ai crié, mais personne n’a osé intervenir. Nous vivons dans la peur constante, » témoigne David M., un commerçant de Kabindula.
Le lundi 24 mars 2025, un habitant d’Uvira a rapporté avoir été victime d’un cambriolage similaire. D’autres Banyamulenge affirment être régulièrement menacés et contraints de quitter leurs maisons.
Des institutions locales également ciblées
Les pillages ne se limitent pas aux domiciles privés. Le vendredi 21 mars 2025, des combattants Wazalendo ont attaqué les locaux de l’organisation Ebenezer International Ministry à Uvira, emportant plusieurs équipements électroniques, dont des ordinateurs et des téléphones Motorola.
« Nous avons trouvé les bureaux saccagés, tout avait été emporté. C’est un acte de vandalisme inacceptable, » déplore un responsable de l’organisation sous couvert d’anonymat.
Le même jour, l’église méthodiste libre-paroisse Panuel a également subi un cambriolage.
Les Banyamulenge accusés à tort de soutenir le M23 ?
Certains combattants Wazalendo justifient ces attaques en accusant la communauté Banyamulenge de complicité avec le groupe armé M23, actif dans l’est du pays.

Un leader communautaire réfute ces accusations : « Ce sont de fausses allégations. Le M23 n’opère pas ici, mais à Kamanyola. Nous sommes des citoyens congolais et refusons d’être stigmatisés. »
Les autorités locales réagissent
Face à cette montée des tensions, les autorités locales ont exprimé leurs préoccupations. Le vice-gouverneur du Sud-Kivu, Jean Jacques Elekano, a condamné ces violences et appelé au respect de toutes les communautés.
« Il est impératif que chacun puisse vivre en paix, sans discrimination. Nous avons renforcé la surveillance et appelons les forces de l’ordre à agir fermement contre ces exactions, » a-t-il déclaré dans un communiqué.
Malgré ces appels au calme, les Banyamulenge demandent des actions concrètes pour assurer leur sécurité. Beaucoup craignent que ces violences ne s’aggravent si aucune mesure stricte n’est prise.
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Photo : un check-point des casques bleus de la Monusco à Uvira dans le Sud-Kivu © SOS Médias Burundi
