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Burundi : la flambée des prix des produits alimentaires et du transport inquiète les habitants de Bujumbura et Gitega

Les habitants de Bujumbura et Gitega,successivement capitale économique et politique du Burundi, font face à une montée en flèche des prix des produits alimentaires et du transport. Cette hausse, qui a vu certains coûts doubler, est principalement attribuée à la pénurie de carburant qui paralyse le pays. (INFO SOS Médias Burundi)

Cette crise est aggravée par le manque de devises.

La Banque de la République du Burundi (BRB) peine à mobiliser des devises pour l’importation de carburant, entraînant une raréfaction de l’or noir dans les stations-service. Résultat : les prix flambent et l’inflation touche tous les secteurs.

« Avant, une course en taxi coûtait 2.000 francs burundais, aujourd’hui, il faut au moins 4.000 francs  », témoigne un habitant de Bujumbura.

Une gestion controversée du marché du carburant

La situation s’est détériorée avec la restructuration du marché du carburant. Les importateurs traditionnels ont été écartés au profit de nouveaux acteurs, majoritairement d’origine tanzanienne et arabe, entraînant une mauvaise gestion des stocks et des détournements réguliers.

« Le peu de carburant disponible est souvent réservé à certains privilégiés ou écoulé sur le marché noir », confie un pompiste sous couvert d’anonymat.

Corruption et favoritisme : une distribution inéquitable

La gestion du carburant est également marquée par des pratiques de corruption. Dans certaines stations, des policiers chargés de superviser la distribution sont accusés de complicité dans le détournement des stocks.

« Si vous ne glissez pas un billet, vous n’avez aucune chance d’obtenir du carburant, même lorsqu’il y en a », raconte un conducteur de taxi-moto à Gitega. Cette situation pousse de nombreux transporteurs à se fournir sur le marché noir à des prix exorbitants, ce qui se répercute directement sur le coût du transport et des denrées alimentaires.

Un pouvoir d’achat en chute libre

Avec la crise énergétique, le coût des produits de première nécessité ne cesse d’augmenter.

« Le prix du riz et de l’huile a presque doublé. De nombreuses familles peinent à se nourrir », déplore une commerçante du marché Cotebu dans le nord de Bujumbura.

Un appel pressant à des solutions durables

Cette flambée des prix met à rude épreuve le quotidien des ménages burundais, déjà fragilisés par une conjoncture économique difficile.

Face à cette situation critique, la population et les acteurs économiques réclament des mesures urgentes pour stabiliser le marché du carburant et mettre fin aux pratiques frauduleuses.

« Il faut instaurer une transparence dans la gestion des stocks et garantir un accès équitable aux importateurs », plaide un membre de l’ABUCO (Association Burundaise des Consommateurs).

Alors que les autorités peinent à trouver des solutions durables, les habitants de Bujumbura et Gitega continuent de subir les conséquences de cette crise, dans l’espoir d’un changement rapide.

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Photo d’illustration : de longues files de véhicules sur une station sans carburant dans la ville commerciale Bujumbura, le 17 octobre 2024 ©SOS Médias Burundi