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Lusenda : les réfugiés burundais menacés par la faim et l’insécurité

Plus de 2 6. 000 réfugiés burundais vivant dans le camp de Lusenda, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), font face à une crise humanitaire alarmante. Depuis plus de trois mois, ils n’ont reçu aucune aide alimentaire du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), les exposant à une famine grandissante. (INFO SOS Médias Burundi)

Des familles disent être au bord du désespoir.

Les réfugiés, privés de nourriture et de moyens de subsistance, tirent la sonnette d’alarme. Bizimana E., mère de 11 enfants, témoigne de la détresse de sa famille :

« Aujourd’hui, mes enfants dépendent de moi, mais je n’ai pas d’argent pour les nourrir. Nous demandons au HCR de venir à notre secours. »

Dans le même camp, Béatrice M., mère de six enfants, raconte son calvaire :

« Je vais mendier dans la communauté congolaise pour nourrir mes enfants. À cause de l’insécurité, nous ne pouvons plus aller cultiver là où nous allions autrefois. Mes enfants mangent une seule fois par jour, et parfois, ils passent la nuit sans manger. »

Cette détresse s’accentue avec la dégradation de la situation sécuritaire dans la région. Les réfugiés qui tentaient de cultiver pour survivre se retrouvent pris au piège des violences qui secouent l’est du pays.

Un camp pris entre famine et insécurité

Le camp de Lusenda est situé dans une zone instable, où les combats entre groupes armés font rage. L’insécurité empêche les réfugiés d’accéder aux terres agricoles et de subvenir à leurs besoins.

« Derrière le camp, les balles continuent de résonner. Si vous allez travailler à la campagne, vous rencontrez des hommes armés qui vous poursuivent, vous volent votre argent et vos téléphones », raconte un réfugié, épuisé par la peur et le manque de ressources.

Les derniers stocks alimentaires fournis fin 2024 sont désormais épuisés. Avec l’occupation de Goma et Bukavu par les rebelles du M23, les travailleurs humanitaires ont dû fuir, laissant les camps de Lusenda et Mulongwe, deux camps abritant des réfugiés burundais, sans assistance.

Un appel à l’aide internationale

Les autorités locales, notamment la Commission nationale pour les réfugiés, justifient l’absence d’aide humanitaire par plusieurs facteurs :
l’insécurité croissante qui empêche les convois humanitaires d’atteindre le camp et la fermeture des banques dans la région du Sud-Kivu, compliquant les financements et la distribution de l’aide.

Face à cette situation, les réfugiés demandent une intervention urgente du HCR et des organisations humanitaires pour éviter une catastrophe humanitaire.

L’avenir de milliers de réfugiés burundais en RDC reste incertain, alors que la faim et la peur s’installent dans le camp de Lusenda.

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Photo : des réfugiés burundais du camp de Lusenda en attente d’être approvisionnés en vivres © SOS Médias Burundi