Bujumbura : primes inéquitables – la FNSS dénonce un favoritisme dans la santé

La Fédération Nationale des Syndicats du Secteur de la Santé (FNSS) monte au créneau contre une décision controversée du ministère de la Santé. L’organisation syndicale dénonce l’attribution exclusive de certaines primes aux médecins, laissant de côté le reste du personnel soignant.
Une injustice flagrante, selon elle, qui alimente les tensions dans un secteur déjà sous pression.
Une décision qui divise le personnel médical
Lors d’une conférence de presse tenue à Bujumbura, Mélance Hakizimana, président de la FNSS, a exprimé son indignation face à cette mesure jugée discriminatoire. « Il est inconcevable que seuls les médecins bénéficient de ces indemnités alors que nous travaillons tous ensemble dans des conditions difficiles », a-t-il déclaré, pointant du doigt une décision qui fragilise l’unité du corps médical.
Au cœur de la controverse se trouvent les indemnités d’éloignement et de stabilisation, récemment octroyées aux seuls médecins par une ordonnance conjointe du ministre de la Santé et du ministre des Finances. Pour la FNSS, cette politique crée une fracture au sein du personnel soignant, où infirmiers, aides-soignants et techniciens hospitaliers estiment être laissés-pour-compte.
Un dialogue inexistant avec les autorités
Outre l’injustice perçue dans l’attribution des primes, la FNSS fustige le manque de concertation avec le gouvernement. Selon Mélance Hakizimana, les demandes de rencontre avec la ministre de la Santé restent sans réponse, ce qui alimente la frustration du personnel médical.
« Nous avons tenté d’ouvrir le dialogue, mais nous sommes ignorés. Cette attitude méprisante ne fait qu’aggraver la colère des soignants », a-t-il dénoncé.
Face à cette situation, la FNSS exige une révision immédiate des critères d’attribution des primes et réclame une équité de traitement pour tous les travailleurs du secteur de la santé.
Un climat social sous tension
Cette affaire survient alors que le secteur de la santé fait face à des défis majeurs, notamment la précarité des conditions de travail et la cherté de la vie.
La FNSS met en garde contre une possible escalade des tensions si aucune solution n’est trouvée.
« Nous appelons le gouvernement à agir rapidement pour rétablir la justice. Sans cela, nous n’excluons pas des actions plus fortes », a prévenu Hakizimana, laissant entendre que des mouvements de grève pourraient être envisagés.
Alors que l’adoption du prochain budget approche, la FNSS presse les autorités de revoir leur politique de primes afin d’éviter une crise sociale dans un secteur déjà fragilisé. Reste à savoir si le gouvernement acceptera d’entendre les revendications du personnel soignant avant qu’une mobilisation de grande ampleur ne se déclenche.
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Photo : un habitant de Bujumbura se fait dépister dans le cadre d’une campagne de lutte contre la propagation de la pandémie de Covid-19 © SOS Médias Burundi