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Buganda : trois familles réclament leurs terres occupées par des dignitaires proches du pouvoir

Dépossédées de leurs terres depuis 1972, trois familles de Buganda luttent depuis des années pour récupérer leurs biens. Malgré des décisions de justice en leur faveur, ces terres restent occupées par des proches du parti au pouvoir. Face à une attente interminable, elles lancent un appel aux autorités. (INFO SOS Médias Burundi)

Trois familles de la commune de Buganda, dans la province de Cibitoke (nord-ouest du Burundi), revendiquent la restitution de leurs terres qu’elles n’ont pas occupées depuis 1972. Ces terres, situées sur la colline de Murambi, sont aujourd’hui aux mains de dignitaires proches du CNDD-FDD, parti au pouvoir.

Ces familles, comptant plus de 50 membres, avaient fui le pays lors de la crise de 1972 qui a emporté plus de Hutus que de Tutsis. À leur retour dans le cadre des rapatriements, elles ont découvert que leurs terres avaient été occupées en leur absence. Elles ont alors saisi la Commission Nationale des Terres et Autres Biens (CNTB), qui leur a donné raison, ainsi que les juridictions burundaises, qui ont rendu un jugement en leur faveur.

Cependant, malgré ces décisions, les 10 hectares concernés restent toujours entre les mains des occupants actuels.

« La justice a tranché en faveur de ces familles, mais elles n’ont jamais pu récupérer leurs terres », confie un habitant de Buganda.

Interrogé sur le dossier, le président du Tribunal de Grande Instance de Cibitoke a indiqué que les familles devaient patienter jusqu’à la décision de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR). Une attente jugée interminable par les concernés, qui dénoncent une injustice flagrante et s’inquiètent pour l’avenir de leurs enfants.

Dans un appel désespéré, elles exhortent les autorités compétentes à intervenir rapidement pour faire respecter leurs droits fonciers et mettre fin à cette situation.

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Photo : une partie des terres qui ont été récupérées par le premier ministre burundais Gervais Ndirakobuca à Cibitoke © SOS Médias Burundi