Nakivale (Ouganda) : la hausse des frais scolaires inquiète les réfugiés
L’augmentation des frais scolaires dans les écoles primaires et secondaires du camp de Nakivale suscite une vive inquiétude parmi les réfugiés. Cette hausse de 5 000 shillings ougandais par élève, portant le minerval trimestriel à 22 000 shillings, est une conséquence directe du retrait du financement de l’Union européenne à NRC (Norwegian Refugee Council), une ONG norvégienne qui soutenait l’éducation dans le camp. (INFO SOS Médias Burundi)
Il s’agit d’une crise causée par le manque de financement.
Depuis plusieurs années, NRC finançait neuf enseignants supplémentaires dans treize établissements scolaires, permettant ainsi à un plus grand nombre d’enfants réfugiés d’avoir accès à l’éducation. « Grâce à cette aide, l’école primaire de Kashojwa accueillait plus de 4 000 élèves, alors qu’officiellement, elle ne devrait en recevoir que 200 », témoigne un parent burundais réfugié.
Avec la suspension de ce financement, les enseignants rémunérés par NRC ont été mis en congé forcé, obligeant les directeurs d’école à revoir leurs stratégies pour maintenir la qualité de l’enseignement.
« Cette augmentation des frais scolaires vise à combler le vide financier et à maintenir les enseignants en poste », a expliqué le directeur de Kashojwa Primary School lors d’une réunion avec les parents.
Un choc pour les familles réfugiées
Dans le camp de Nakivale, où vivent plus de 140.000 réfugiés de différentes nationalités – dont environ 33.000 Burundais –, la décision de hausser les frais scolaires passe mal. Les familles, déjà dans une situation précaire, estiment injuste de devoir payer pour des écoles publiques.
« Comment peut-on nous demander de payer alors que nous sommes des réfugiés dans un pays qui nous a accordé l’asile ? Nous sommes vulnérables, et au lieu de nous aider, on nous impose des charges supplémentaires ! », s’indigne un parent.
Des conséquences lourdes pour l’avenir des jeunes
Les éducateurs craignent des répercussions dramatiques sur la scolarisation des enfants. « Avec cette hausse, le taux d’abandon scolaire pourrait dépasser les 50 % », alerte un enseignant. Il redoute également une montée des grossesses précoces, des mariages forcés et de la consommation de drogues parmi les jeunes livrés à eux-mêmes.
Face à cette crise, les réfugiés lancent un appel pressant aux ONG humanitaires et aux autorités pour trouver une solution durable et éviter une catastrophe éducative à Nakivale.
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Photo : une partie du camp de Nakivale en Ouganda © SOS Médias Burundi
