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Tanzanie : réduction unilatérale de l’aide destinée aux réfugiés souffrant des maladies chroniques

La mesure est due à la décision de l’Administration américaine qui a suspendu l’aide extérieure dont plusieurs ONG humanitaires sont bénéficiaires. Les réfugiés qui recevaient quotidiennement des médicaments pour traiter les maladies chroniques à Nduta et à Nyarugusu indiquent qu’ils sont finalement laissés pour compte. (INFO SOS Médias Burundi)

Le briefing amer a d’abord été donné au staff de « Medical Team International ( MTI)», une ONG humanitaire qui s’occupe des personnes souffrant de maladies chroniques à Nduta et Nyarugusu, deux grands camps de réfugiés en Tanzanie.

Le staff est vivement recommandé de diviser par trois le lot de médicaments qui sont par ailleurs réservés à un patient.

Les plus concernés sont ceux qui souffrent de diabète, du VIH-Sida, les hypertendus, les personnes asthmatiques,…

« Au lieu de donner à un patient un paquet de trois mois, nous sommes en train de leur fournir un lot qui ne va couvrir qu’un seul mois. Ceci est aussi valable pour ceux qui sont rapatriés », témoigne un volontaire médical.

Medical Team International a expliqué qu’il est à court de budget.

« Nous n’avons pas de budget pour 2025, nous utilisons un peu du reste de 2024. Alors, nous voulons nous assurer que le stock que nous avons , peut suffire pour la période de trois mois que le président Donald Trump s’est fixé pour peut-être redébloquer le financement. On n’a pas de choix, malheureusement », a expliqué un fonctionnaire de MTI lors du briefing.

Le nombre de staff sera aussi réduit en attendant un probable refinancement de cette ONG.

Une réfugiée burundaise prépare de la nourriture pour ses enfants dans le camp de Nduta en Tanzanie © SOS Médias Burundi

C’est donc une désolation totale pour plusieurs réfugiés qui suivent un traitement sur le long terme. Pour eux, la suspension de leur aide sanitaire signe leur mort.

Une source médicale assure que la mesure a déjà produit ses effets néfastes.

« Nous accueillons plus de cas graves. Les uns ne prennent plus convenablement les médicaments de peur que le mois suivant ils ne pourront plus être approvisionnés. D’autres sont atteints de problèmes psychologiques liés à cette mesure », souligne notre source.

« Nous craignons le pire si rien n’est fait pour protéger les réfugiés », fait-elle remarquer, analysant que toutes les ONG qui fonctionnent à base de financements américains vont fermer l’une après l’autre.

Les camps de Nduta et Nyarugusu situés dans la région de Kigoma au nord-ouest de la Tanzanie, comptent plus de 170.000 réfugiés dont plus de 100.000 Burundais, le reste étant d’origine congolaise.

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Photo : des réfugiés burundais dans une réunion avec les autorités tanzaniennes au camp de Nyarugusu © SOS Médias Burundi