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Butembo : dix miliciens Wazalendo tués dans de violents affrontements

Des combattants de CODECO dans la ville de Bunia

Une nouvelle flambée de violence a secoué Butembo, où deux factions de miliciens Wazalendo ( nom attribué aux milices locales entretenues par les autorités congolaises), se sont affrontées dans la nuit du 3 au 4 mars. Le bilan provisoire fait état de dix morts et plusieurs blessés, tandis que la population locale vit dans l’angoisse face à cette insécurité persistante. (INFO SOS Médias Burundi)

Au moins dix miliciens ont été tués lors d’intenses affrontements survenus entre la nuit du lundi 3 et la matinée du mardi 4 mars à Butembo, dans la province du Nord-Kivu à l’est du Congo.

Selon la société civile de Kimemi, l’un des quartiers de la ville, ces combats ont opposé deux factions de miliciens Wazalendo. Les affrontements ont éclaté entre minuit et trois heures du matin dans la zone du Mont Tabor, située sur la concession de l’Université catholique du Graben (UCG), ainsi qu’à Mavina, dans le quartier de Malende.

Une rivalité meurtrière

D’après les informations rapportées par la société civile locale, le groupe basé à Mavina aurait lancé une attaque contre celui installé à Tabor, en représailles à l’incendie de leur campement la veille.

Le bilan provisoire fait état de dix miliciens tués et de plusieurs blessés, pris en charge dans des structures de santé de la région. Les corps des victimes ont été retrouvés abandonnés aux abords du site de l’UCG, suscitant une vive inquiétude parmi les habitants.

« Quatre corps sans vie ont été découverts ce matin. Il s’agirait de jeunes miliciens du groupe de Mavina. Ils avaient été ligotés avant d’être exécutés », témoigne un habitant sur les réseaux sociaux, où des images choquantes de la scène ont largement circulé.

Une population terrorisée

Ces affrontements ont plongé les habitants des quartiers environnants, notamment Vutsundo, Vusenzera, Katsya, Vukondi et Nduko, dans une grande panique. La tension est exacerbée par la crainte d’une avancée des rebelles du M23 vers Butembo, renforçant l’angoisse des populations locales, déjà éprouvées par l’instabilité persistante.

Une situation dénoncée

Pour la société civile de Kimemi, cette nouvelle escalade de violence est « un affrontement de trop ». Jackson Bwahasa, son porte-parole, fustige l’inaction des autorités locales, qu’il accuse d’avoir laissé la situation se détériorer.

« Cette rivalité constitue une menace permanente pour la sécurité des habitants et des patients soignés dans les structures sanitaires de la zone », déplore-t-il. Il reproche aux autorités de rester passives face à ces affrontements récurrents en plein cœur de la ville, alors que ces miliciens devraient être cantonnés sur la ligne de front.

Face à cette recrudescence de violences, la société civile de Kimemi appelle les autorités locales à traquer ces miliciens et demande à l’Église catholique d’intervenir pour les expulser de la concession de l’UCG afin de rétablir la sécurité. Toutefois, aucune réaction officielle des autorités n’a encore été enregistrée concernant ces événements.

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Photo : des miliciens-CODECO en Ituri © SOS Médias Burundi