Alors que le conflit armé s’intensifie dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), le commerce transfrontalier avec le Burundi subit un coup dur. Les échanges, autrefois florissants, sont aujourd’hui entravés par l’insécurité, mettant en péril l’économie locale et les moyens de subsistance des commerçants. (INFO SOS Médias Burundi)

Depuis janvier et février 2025, le conflit armé qui secoue l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) perturbe fortement le commerce transfrontalier avec le Burundi. Face aux violences et à l’insécurité, les commerçants des deux pays peinent à traverser la frontière et à acheminer leurs marchandises.

Des échanges commerciaux dynamiques mis à mal

Traditionnellement, les relations commerciales entre le Burundi et la RDC reposent sur une large gamme de produits. Les commerçants burundais importent des pagnes congolais et exportent en retour des boissons, notamment de la bière, vers la RDC. De leur côté, les commerçants congolais s’approvisionnent en produits vivriers essentiels en provenance du Burundi.

Un marché crucial pour l’économie burundaise

Les chiffres de l’Office Burundais des Recettes (OBR) témoignent de l’importance de ce commerce transfrontalier. Au quatrième trimestre de 2023, la RDC représentait plus de 89 % des exportations du Burundi vers l’Afrique centrale, confirmant son rôle clé dans l’écoulement des produits burundais.

En octobre 2024, les deux pays ont instauré un Régime Commercial Simplifié (RECOS) visant à faciliter les échanges transfrontaliers. Cet accord couvre 66 produits d’origine burundaise et congolaise, dont les pagnes congolais et les boissons burundaises. Grâce au RECOS, les petits commerçants peuvent importer ou exporter des marchandises d’une valeur allant jusqu’à 500 dollars par jour, avec des procédures de dédouanement allégées et des coûts de transaction réduits.

Un commerce paralysé par le conflit

Cependant, l’intensification des combats dans l’Est de la RDC a profondément bouleversé ces échanges. L’insécurité entrave la circulation des marchandises, fragilisant l’économie locale et menaçant les moyens de subsistance des commerçants qui dépendent de ce commerce.

Dans l’attente d’une amélioration de la situation, les acteurs économiques des deux pays restent suspendus aux développements du conflit, espérant un retour rapide à la stabilité pour relancer leurs activités.

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Photo : des commeçants transfrontaliers burundais à la frontière entre le Burundi et le Congo, le 29 septembre 2023 © SOS Médias Burundi