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Bwagiriza : une mère de trois enfants détenue par la police à cause de l’absence de son mari

Le vendredi 28 février 2025, la police, accompagnée de l’administration du Camp, a mené des fouilles dans cinq maisons de membres de la communauté Banyamulenge des quartiers 25 et 37. Cette opération a abouti à l’arrestation de Nyamutarutwa Murorunkwere, mère de trois enfants et membre de la communauté Banyamulenge. La détenue est une réfugiée du camp de Bwagiriza situé dans la province de Ruyigi (est du Burundi). Sa seule faute : l’absence de son mari au camp. (INFO SOS Médias Burundi)

Selon des sources locales, les raisons de son arrestation sont liées à l’absence de son mari au camp. La police suspecte qu’il aurait traversé la frontière pour aller au Congo, où un conflit armé oppose les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) aux rebelles du M23. Sa famille affirme qu’il est parti à Bujumbura, la ville commerciale du Burundi, comme d’autres réfugiés, à la recherche de petits boulots pour subvenir aux besoins de sa famille restée au camp. La communauté réfugiée juge injuste l’accusation de la police locale et de l’administration du camp.

Cette arrestation a semé la panique parmi les réfugiés, en particulier au sein de la communauté Banyamulenge.

Les mesures restrictives imposées récemment aux réfugiés limitent leur circulation, ce qui complique leur accès à des opportunités économiques. Certains réfugiés, qui effectuaient de petits boulots à Bujumbura pour aider leurs familles restées dans les camps, rencontrent de plus en plus de difficultés à retourner au camp en raison des arrestations en cours sur le chemin.

À ce jour, tout réfugié attrapé en dehors de la commune abritant le camp sans billet de sortie est interpellé par la police ou par les jeunes militants du parti au pouvoir, le CNDD-FDD,les Imbonerakure.

Les réfugiés expriment leurs préoccupations concernant ces arrestations, en particulier celle de Nyamutarutwa.

Odette, réfugiée du camp de Bwagiriza, déclare : « c’est une situation très difficile. Nous avons déjà assez de problèmes sans que la police vienne nous ajouter une couche de peur. Nous sommes ici pour fuir la violence, pas pour en subir davantage. »

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La fouille et l’arrestation de Nyamutarutwa soulèvent des inquiétudes parmis les réfugiés concernant la sécurité et les droits des réfugiés au Camp de Bwagiriza. Le Burundi a acceuilli près de 50.000 nouveaux réfugiés congolais qui fuient la guerre à l’Est du vaste pays de l’Afrique centrale. Ils s’ajoutent à près de 90.000 autres réfugiés congolais qui étaient déjà abrités par la petite nation de l’Afrique de l’est.

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Photo : une partie du camp de réfugiés congolais de Bwagiriza dans l’est du Burundi, octobre 2024 © SOS Médias Burundi