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Kirundo : une surpopulation alarmante au cachot du parquet

Le cachot du parquet de Kirundo est au bord de l’implosion. Détenus entassés, conditions insalubres et abus de pouvoir sont dénoncés par plusieurs sources. Face à cette crise, les prisonniers demandent une intervention urgente des autorités et des défenseurs des droits humains. (SOS Médias Burundi)

Le cachot du parquet de Kirundo, dans le nord du Burundi, est confronté à une surpopulation critique, aggravée par des incarcérations arbitraires dénoncées par plusieurs détenus. Ces derniers accusent le procureur de la République, Jean Claude Ndemeye, ainsi que ses substituts, d’exiger des pots-de-vin en échange de leur libération.

Face à cette situation, les détenus réclament une intervention urgente de la Commission nationale indépendante des droits humains (CNIDH) afin de constater l’ampleur de la crise et proposer des solutions adaptées.

Un espace exigu et insalubre

Le cachot est divisé en deux cellules exiguës, dont l’une, d’environ 4 m², accueille la majorité des détenus. Ils sont souvent plus de vingt à y cohabiter dans des conditions précaires.

« Nous étions 22 la semaine dernière. Chaque jour, de nouvelles personnes sont incarcérées, même pour des infractions mineures », témoigne l’un des détenus.

Beaucoup restent en détention sans comparution devant un tribunal, leur délai légal de détention étant fréquemment dépassé. Après leur condamnation, certains devraient être transférés à la prison centrale de Ngozi (province voisine), mais ils restent parfois plus de deux semaines au cachot, faute de transport.

Un substitut du procureur évoque le manque de moyens logistiques : « Nous n’avons qu’un véhicule pour le procureur et un autre pour le président du tribunal de grande instance. Ces véhicules sont déjà mobilisés pour d’autres missions. De plus, nous faisons face à une pénurie de carburant. »

Des conditions de vie inhumaines

La surpopulation oblige les détenus à dormir à tour de rôle. « Certains préfèrent dormir en journée, car la nuit, la chaleur devient insupportable et les moustiques sont omniprésents », raconte un autre détenu.

Les conditions sanitaires sont déplorables. L’accès à l’eau est insuffisant, entraînant l’apparition de maladies de peau. L’accès aux soins médicaux est également très limité.

« Les malades ne reçoivent pas les soins nécessaires, sauf si leur état devient critique », regrettent plusieurs détenus. Certains ne sont conduits à l’hôpital qu’à un stade avancé de leur maladie, ce qui peut conduire à des décès.

Un appel urgent aux autorités et aux organisations de défense des droits humains

Face à cette situation alarmante, les détenus demandent une intervention urgente de la CNIDH et d’autres organisations œuvrant pour les droits des prisonniers. Ils espèrent ainsi obtenir une amélioration de leurs conditions de détention et une prise en charge plus humaine de leur situation.

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Photo : le bâtiment provincial de Kirundo © SOS Médias Burundi