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Gatumba : de plus en plus de Congolais fuient vers le Burundi mais certains se retrouvent dans des cachots

Plusieurs Congolais des villes de Goma, Bukavu et Uvira, situées dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu à l’est de la RDC ( République démocratique du Congo) continuent de fuir vers le Burundi. Cela fait suite à l’avancée du M23, le groupe armé qui a récemment pris le contrôle de Goma-la principale ville de l’est du Congo et chef-lieu du Nord-Kivu, et y a installé une administration parallèle. Mais certains d’entre eux sont bloqués à la frontière ou arrêtés avant de se retrouver dans les cachots des services secrets burundais. (SOS Médias Burundi)

La plupart de Congolais qui ont été interpellés à la frontière de Gatumba entre les provinces de Bujumbura ( ouest du Burundi) et Sud-Kivu ( Est du Congo) sont membres de la communauté Banyamulenge.

« Les agents des services burundais postés à la frontière viennent trier les gens. Ils ciblent les Banyamulenge et les emmènent dans les cachots », ont raconté à SOS Médias Burundi des personnes qui ont été relâchéess après quelques jours de détention. « Tous les effets sont fouillés, y compris les téléphones portables et ordinateurs », d’après nos sources.

Visite au Rwanda

D’après des témoins et des passagers concernés par la situation, « tous les individus voyageant avec un passeport attestant qu’ils ont visité le Rwanda dans le passé, deviennent automatiquement des cibles privilégiées ».

SOS Médias Burundi a appris que les personnes qui sont appréhendées appartiennent à toutes les catégories.

« Il y a des médecins, des femmes et même des agents des ONG humanitaires », disent des sources proches du dossier.

Des réfugiés refoulés

Des résidents de la ville commerciale Bujumbura disent avoir constaté ces derniers temps, l’arrivée en masse de beaucoup de Congolais « qui cherchent des maisons à louer ». Mais des témoins ont confirmé à SOS Médias Burundi que « plusieurs réfugiés sont refoulés par la police quand ils arrivent à la frontière ».

« Jeudi dernier par exemple, il y avait beaucoup de réfugiés, les policiers ont renvoyé certaines personnes au Congo, notamment celles qui voyageaient avec des enfants », disent des personnes qui ont assisté à ce refoulement.

Selon des sources non encore vérifiées par notre rédaction, la police burundaise aurait arrêté récemment beaucoup de ressortissants congolais « suspectés d’être Rwandais ou de collaborer avec le M23 ».

« Certaines personnes ont été arrêtées lors de fouilles improvisées dans des maisons ou sur la voie publique dans les embouteillages », indiquent nos sources.

Nos reporters ont constaté que la majorité des interpellés se trouvent dans les cachots du Service national de renseignements (SNR).

Suite à cette situation, plusieurs familles, par peur de représailles, ont dû fuir vers les provinces du Katanga et Tanganyika, toujours dans l’est du vaste pays de l’Afrique centrale. Il n’y avait pas encore de réaction des autorités burundaises face à ces allégations.

Le Burundi héberge plus de 86.000 réfugiés congolais, composés par les membres de la communauté Banyamulenge pour la plupart, originaires de la province du Sud-Kivu à l’est Congo, qui fait frontière avec la petite nation de l’Afrique de l’est.

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Photo : des passagers sur la frontière Gatumba-Kavimvira, novembre 2024 © SOS Médias Burundi