Derniers articles

Burundi : vers l’admission d’équivalence de diplômes pour les réfugiés congolais

Le Burundi s’apprête à introduire une mesure majeure en faveur de l’intégration socio-économique des réfugiés congolais sur son sol : l’octroi de l’équivalence de leurs diplômes. Cette initiative suscite de vives attentes chez les bénéficiaires, qui espèrent qu’elle facilitera leur insertion dans les systèmes locaux d’éducation et d’emploi. (SOS Médias Burundi)

Les réfugiés ayant des diplômes expriment leur gratitude envers le gouvernement burundais, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et d’autres organisations humanitaires impliquées dans ce projet.

Dans le cadre de cette initiative, une délégation du ministère burundais en charge de l’éducation a organisé récemment des campagnes de sensibilisation dans les camps de réfugiés congolais.

« L’objectif était d’informer tous les diplômés sur l’importance de demander l’équivalence de leurs diplômes. Une fois ces diplômes reconnus, certains pourront poursuivre leurs études supérieures, tandis que d’autres auront la possibilité de postuler à des emplois », ont expliqué les membres de la commission.

Cette mesure a suscité un vif enthousiasme parmi les réfugiés. Juslin, un diplômé de l’Institut supérieur pédagogique de Bukavu dans le Sud-Kivu à l’est du Congo, voit cette opportunité comme une véritable chance : « Avec mon diplôme d’enseignement obtenu en RDC, je ne pouvais pas enseigner dans les écoles burundaises. Mais si j’obtiens une équivalence, je vais sans doute déposer mon dossier pour enseigner. On vient de m’offrir une bonne opportunité dans le système éducatif burundais », affirme-t-il.

Une chance pour les jeunes et les professionnels

Parmi les jeunes bénéficiaires, Marie (19 ans). Elle espère poursuivre ses études universitaires grâce à la reconnaissance de son diplôme secondaire. Ayant fui au Burundi avec son certificat, elle voit cette mesure comme une possibilité de réaliser ses ambitions académiques.

Théophile, un ingénieur en informatique, partage également ses espoirs :

« Mon expérience en tant qu’ingénieur a été enrichissante avant de fuir au Burundi. La non-reconnaissance de mon diplôme rendait ma recherche d’emploi difficile. J’ai participé à des ateliers communautaires pour partager mes compétences en informatique avec les jeunes. Si j’obtiens l’équivalence, je pourrais travailler dans une entreprise ou lancer des projets technologiques bénéfiques à la communauté. Cela m’aiderait à m’intégrer davantage et à contribuer au développement local », explique-t-il.

Contexte et enjeux

Le Burundi accueille environ 90.000 réfugiés, principalement en provenance de la République démocratique du Congo. Plus de la moitié de cette population est constituée de jeunes. Le paysage éducatif est complexe, avec deux systèmes coexistants : celui des camps de réfugiés, basé sur le modèle éducatif congolais, et le système national burundais. L’obtention de l’équivalence des diplômes est essentielle pour permettre une intégration réussie et durable des réfugiés.

________________________________________________
Photo : un centre de transit abritant des réfugiés congolais à Cishemere en province de Cibitoke dans le nord-ouest du Burundi non loin de la frontière avec la RDC © SOS Médias Burundi