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Bujumbura : la détention « abusive » du journaliste Keny Claude Nduwimana risque d’entacher l’image du pays selon la CNIDH

Le président de la Commission nationale indépendante des droits de l’homme, CNIDH, déplore la situation de garder abusivement les détenus dans les prisons alors qu’ils ont déjà purgé leur peine. Sixte Vigny Nimuraba l’a déclaré ce mercredi à l’Assemblée nationale lors de la présentation du rapport annuel des réalisations de sa commission. Le nom du journaliste Keny Claude Nduwimana a été cité. (SOS Médias Burundi)

Il y a des gens malgré qu’ils ont été acquités par la justice restent en prison, a annoncé Sixte Vigny Nimuraba.

« Je vous donne un exemple du journaliste Keny Claude. Il reste à Mpimba alors qu’il devrait être libre. Croyez-vous que cela ne va pas entraîner des conséquences pour le pays? Il faut bien voir », a déclaré le président de la CNIDH. Mpimba est la prison centrale située dans la ville commerciale Bujumbura.

Il a insisté sur ce cas en signalant que la personne en question peut faire recours à la Cour constitutionnelle, si elle peut démontrer que réellement elle a été injustement gardée. « Elle aura droit à une réparation ». Sixte Vigny Nimuraba a rappelé que la Cour constitutionnelle peut lire le droit pour « éviter que le détenu fasse recours aux instances internationales et que cela aura des répercussions sur certaines institutions ou certains individus ».

Requête de Ndabirabe

Le président de L’Assemblée nationale Daniel Gélase Ndabirabe lui, recommande à la CNIDH de considérer que le rapporteur spécial sur le Burundi est indésirable.

« Il faut l’oublier car le pays ne veut pas de lui. Par ailleurs, nous sommes en avance en matière des droits de l’homme par rapport à d’autres pays et même ceux de l’Union européenne. Qu’ils le gardent pour eux », a annoncé ouvertement Daniel Gélase Ndabirabe. Il se demande par ailleurs pourquoi c’est le Burundi « qui est toujours appelé à respecter ces droits par rapport aux autres pays de l’EAC (Communauté Est-Africaine) ».

« Comme élus du peuple, on devrait plutôt plaider à ce qu’il y ait respect des droits de l’homme au vrai sens du terme. Ceux qui ne le font pas pourraient nous prendre pour exemple. Mr le président de l’Assemblée nationale, vous n’ignorez pas que votre parti , le CNDD-FDD prône la démocratie qui, effectivement appelle au respect de ces droits », a signalé ironiquement le député Pamphile Malayika, du parti d’opposition CNL.

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Térence Manirambona, un autre député du CNL veut savoir si la CNIDH espère retrouver son statut A. Sixte Vigny Nimuraba rétorque : « Je reviens sur ce que je dis souvent, vous, en tant que députés, vous nous donneriez quel statut ? Ne cherchons pas la réponse ailleurs. Est-ce que tous les députés considèrent de la même manière notre travail comme celui d’une commission réellement indépendante qui mérite le statut A? L’essentiel pour nous est de satisfaire la population et vous tous qui nous avez mandaté, le reste viendra ».

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Lors de cette séance de présentation des réalisations de l’année 2024 par la Commission burundaise en charge des droits humains, le président de l’Assemblée nationale a recommandé à la CNIDH de veiller à ce qu’elle ne dépasse pas les limites.

« Ne vous mêlez pas trop, c’est un clin d’œil que je vous fais. Avec ces exigences, vous risquez de vous mettre à la place de ces blancs qui ne respectent pas les droits de l’homme », s’est emporté Daniel Gélase Ndabirabe connu pour ces déclarations incendiaires.

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Photo : Sixte Vigny Nimuraba, président de la CNIDH qui a déclaré que l’emprisonnement du journaliste Keny Claude Nduwimana risque d’entacher l’image du Burundi © SOS Médias Burundi