Ernest Minani, surnommé Agrippeche, un commerçant influent et bien connu dans les provinces du sud du Burundi, propriétaire d’un réseau d’hôtels et de stations-services, a été arrêté samedi après-midi par le procureur de Makamba (sud du Burundi), Alexandre Ndayikeza, à son hôtel situé au chef-lieu de la commune Nyanza-Lac. Son arrestation fait suite à un mandat émis pour deux chefs d’accusation : viol et harcèlement sexuel. (SOS Médias Burundi)

Cette arrestation intervient quelques jours après la libération d’Adonette Manirakiza, la compagne de Minani, détenue pendant 11 jours sur ordre du même parquet. Diplômée d’une université burundaise, Adonette avait été incarcérée mi-décembre par le substitut du procureur Sylvestre Ndayegamiye, à la demande d’Ernest Minani.

Selon les informations recueillies, ce dernier aurait voulu faire arrêter sa compagne après avoir découvert qu’elle prévoyait de se fiancer avec un jeune homme de son âge. Minani, qui aurait récemment offert un capital de 3 500 000 shillings tanzaniens à Adonette pour qu’elle démarre un commerce, l’accuse également de lui devoir 19 millions de francs burundais, prétendument dépensés pour l’entretenir depuis qu’elle avait 16 ans. À cette époque, elle était encore en 8ᵉ année de l’école fondamentale.

Une libération sous pression

La libération d’Adonette, le 1ᵉʳ janvier, a été précipitée par la large diffusion de son cas sur les réseaux sociaux. L’affaire a également été évoquée lors d’une conférence de presse tenue vendredi dernier par Révérien Ndikuriyo, secrétaire général du CNDD-FDD, ce qui a accéléré l’intervention judiciaire contre Minani.

Actuellement, Ernest Minani est détenu au cachot du parquet de Makamba, où il attend la suite de la procédure judiciaire.

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Photo : une femme dans une rue en commune de Nyanza-Lac © SOS Médias Burundi