Dans la province de Makamba, au sud du Burundi, plus de 45 % des fertilisants de type urée sont indisponibles, selon des sources proches de la direction provinciale de l’agriculture. Cette situation suscite la colère des agriculteurs qui, pour la saison culturale A, n’ont toujours pas reçu ces intrants essentiels. (SOS Médias Burundi)

Les agriculteurs expriment leur désarroi, certains ayant déjà entamé la moisson, notamment du haricot, sans avoir été servis depuis le début des semis. « Trois mois d’attente en file devant les stocks de distribution, c’est un véritable traumatisme pour nous, travailleurs de la terre », déplore l’un d’eux.

Selon ces agriculteurs, ceux qui ont été servis n’ont reçu qu’une infime portion de leurs commandes, souvent moins d’un dixième de la quantité demandée.

« L’espoir de recevoir ces fertilisants diminue chaque jour. Nous craignons que nos bons de commande soient annulés, comme ce fut le cas lors de la saison précédente », ajoutent-ils.

D’après des informations provenant du bureau provincial en charge de l’agriculture à Makamba, seuls 55 % des intrants urée ont pu être distribués. Malgré cette pénurie, ces mêmes sources assurent que l’état général des cultures reste satisfaisant.

Dans les communes reculées, la situation est encore plus critique. Les agriculteurs dénoncent les pratiques des distributeurs locaux au niveau des zones, qui exigent des frais de transport pour acheminer les fertilisants jusqu’aux collines d’origine, une charge financière supplémentaire pour des paysans déjà en difficulté.

LIRE AUSSI :

Par ailleurs, de précédentes distributions avaient été entachées d’irrégularités. Des policiers, chargés de maintenir l’ordre, étaient accusés de demander des pots-de-vin. Dans certains cas, ils auraient même usé de violence contre ceux qui attendaient leur tour, facilitant ainsi les pratiques de corruption.

_________________________________________________

Photo : des agriculteurs locaux en train de partager de très petites quantités de fertilisants en province de Makamba au sud du Burundi, novembre 2024 © SOS Médias Burundi