Bururi : un enseignant de nouveau arrêté par le SNR, trois jours après sa libération par grâce présidentielle

Léonidas Ndemeye, enseignant accusé par le passé de détention illégale d’armes, a été à nouveau interpellé ce jeudi par le Service national de renseignement (SNR) de la province de Bururi ( sud du Burundi). Cette arrestation intervient seulement trois jours après sa libération grâce à une mesure de clémence présidentielle, selon des sources judiciaires locales.
INFO SOS Médias Burundi
Lundi dernier, Léonidas Ndemeye avait été remis en liberté par la commission chargée d’exécuter la mesure de grâce présidentielle initiée par le président Évariste Ndayishimiye. Cependant, le procureur général près la Cour d’appel de Bururi l’accuse désormais d’évasion, une infraction que plusieurs sources judiciaires jugent infondée.
Selon des informations recueillies, cette accusation d’évasion serait un prétexte conçu par le parquet général pour permettre l’arrestation des bénéficiaires récents de la grâce présidentielle.
Un enseignant au parcours judiciaire favorable
Avant sa libération, Léonidas Ndemeye avait remporté ses procès devant le Tribunal de Grande Instance, la Cour d’appel de Bururi et même la Cour suprême, première chambre. Sa libération dans le cadre de la grâce présidentielle semblait marquer la fin de ses démêlés judiciaires. Pourtant, cette nouvelle arrestation suscite l’indignation, notamment parmi des observateurs judiciaires.
Arrestations multiples sur des motifs similaires
Léonidas Ndemeye n’est pas le seul à vivre cette situation. Pélagie Nindamutsa, une autre bénéficiaire de la grâce présidentielle, avait été arrêtée le 15 décembre dernier par le parquet général de Bururi, sous des accusations similaires d’évasion. Bien qu’elle ait été officiellement libérée le 14 décembre par la commission en charge de la mise en œuvre de cette mesure de clémence, elle est de nouveau détenue à la prison centrale de Bururi.
Des appels à un réexamen de la situation
Des sources judiciaires demandent une intervention rapide de la commission en charge de la grâce présidentielle. Elles exhortent celle-ci à se rendre à la prison centrale de Bururi afin de garantir les droits des personnes récemment libérées, injustement accusées d’évasion.
https://www.sosmediasburundi.org/2024/11/25/burundi-lexecution-de-la-grace-presidentielle-decriee-par-les-prisonniers-et-les-associations/
Ces arrestations répétées mettent en lumière des pratiques dénoncées comme abusives, voire contraires à l’esprit de la grâce présidentielle voulue par le chef de l’État.
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Le chef-lieu de la commune de Bururi au sud du Burundi ( SOS Médias Burundi)