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Burundi : toutes les candidatures de la seule coalition politique et du principal parti d’opposition aux prochaines législatives rejetées par la CENI

La Commission électorale nationale indépendante, CENI au Burundi a rejeté toutes les candidatures de la seule coalition politique de l’opposition « Burundi Bwa Bose » et du principal parti de l’opposition CNL. Ces candidatures comptent pour les législatives de mai prochain. Cette commission leur reproche de n’avoir pas respecté les équilibres ethniques et de genre requis par la constitution burundaise. En plus de cela, cette coalition est accusée d’avoir aligné des candidats qui ne militent pas pour les partis qui lui sont affiliés. (SOS Médias Burundi)

Les concernés ont été informés de la mesure le 31 décembre dernier.

« La CENI a pris des décisions auxquelles on ne s’attendait pas. C’est pourquoi nous nous sommes réunis pour analyser les contours et avons décidé de faire recours auprès de la cour constitutionnelle », a annoncé Kefa Nibizi , porte-parole de la coalition  » Burundi Bwa Bose « . Ce jeudi, une plainte a été déposée à cette cour.

Kefa Nibizi dit que les motifs avancés par la CENI ne sont pas fondés. Ce jeudi, la coalition a saisi la cour constitutionnelle mais plusieurs analystes locaux et étrangers parlent de « peine perdue ». « Cette cour est l’un des instruments du CNDD-FDD, le parti au pouvoir. » La décision de la cour devrait être communiquée dans une semaine.

Analyse de Nditije

Charles Nditije, président du parti Uprona-aile de l’opposition trouve qu’il est impossible de s’attendre à des élections crédibles dans le cas actuel.

Un homme dans un bureau de vote aménagé par la CENI au Burundi © SOS Médias Burundi

« Nous savons tous que les violations des droits de l’homme se poursuivent malgré l’arrivée du pouvoir dirigé par le général Évariste Ndayishimiye avec un gouvernement d’ailleurs militarisé, ce qui déjà présage ces actes de violence. Et tous les rapports des organisations des droits de l’homme, nationales ou internationales sont unanimes pour dire que les violations des droits de l’homme se poursuivent et prennent des formes variées et sordides », rappelle l’opposant qui est en exil depuis 2016. M. Nditije donne les exemples des militants des partis politiques qui continuent d’être tués, de s’exiler suite aux abus qu’ils subissent, les exactions extrajudiciaires, les assassinats ciblés, les emprisonnements arbitraires, les mandats d’arrêt fantaisistes qui sont devenus monnaie courante, selon lui.

« Donc, il n’y a pas de sécurité pour les citoyens ».

Charles Nditije reproche au CNDD-FDD, l’ancienne rébellion Hutu au pouvoir depuis 2005 grâce à l’accord d’Arusha de 2000, d’être un parti de terreur qui refuse le pluralisme politique, qui refuse la démocratie carrément.

« Le CNDD-FDD a imposé un monopartisme de fait. C’est pour cela que les espaces des libertés sont verrouillés un peu partout », conclut-il.

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Photo : Charles Nditije, président du parti Uprona-aile de l’opposition, décembre 2024 © SOS Médias Burundi